jeudi 15 septembre 2016

Faire sortir le méchant

Je ne vais pas lui envoyer.
Je ne crois pas que cela soit nécessaire.
Je ne suis pas certaine que cela va me faire du bien.

Mais j'avais besoin de l'écrire.
Et de coucher ça sur papier.

Comme un mal de cœur qui passe après avoir bien vomi.

Un exorcisme.

Une saignée.

Pour faire sortir les humeurs.

Pour évacuer le fiel.

(...)

Francis.

Je ne te déteste même pas.

Parce que tu ne mérites même pas que je ressente cela pour toi.

J’ai aimé un gars qui n’existe tout simplement pas.

Je méprise maintenant celui que tu es vraiment.

Malade.

J’ai pitié de ta petitesse dans ce corps de géant.

J’ai eu envie de me passer le corps, le cœur et l’âme à l’eau de javel.

Pour me rincer de tous ces mensonges.

Pour effacer tous ces mots qui ne valaient rien dire.
Ou si peu.

Pour me débarrasser de ton odeur.

Ton 6’8 de pure merde.

Je sais que tu vas en farcir une autre.
Autrement sans doute.

Que tu lui diras qu’avec elle ce sera différent.

Parce que c’est la bonne.

Celle que tu attendais pour être vrai et sincère.

Je sais qu’elle va te croire.

Car tu seras magnifique de sincérité.
Au point de te croire toi-même.

Dans ce rôle à t'imaginer que tu peux être un autre.

Tu es le meilleur.

Clap.clap.clap

(…)

J’ai relu les textos où tu me demandais l’absolution pour coucher avec une fille, alors que tu l’avais déjà fait si souvent. 
Les messages où tu me disais que nous étions deux dans ça et que tu ne voulais rien scrapper de notre relation. 
Que c’était nouveau pour toi alors que tu m'avais déjà trompé quelques fois.

J’ai regardé encore tes vidéos en presque larmes que tu m’avais envoyées par la suite.
Tes mots d’excuses et ces soi-disant vérités qui n’étaient encore que des mensonges. 
Même pas encore capable que tu étais de dire les vraies choses.
Continuer de mentir en faisant semblant de dire la vérité.

Pathétique.
Triste aussi.
Dans un sens.

J’ai ré-écouté ton message vocal du soir du 6 septembre, qui me disait que tu te couchais crevé, en espérant te réveiller vers minuit pour venir me rejoindre…à coup de je t’aime mon amour.

J’ai relu tes textos ensuite. 
Ceux du lendemain et des jours suivants.
Ces mots de désir et d’amour. 
Ces promesses de projets d’avenir que tu faisais encore.

J’ai ri.

J’ai trouvé ça laid.
Je t’ai trouvé laid.
Car tu l'es.

Et tout ce sexe que nous avons continué de faire.

Et tes promesses encore que nous étions merveilleusement un couple.

Et ta présence chez moi, avec ma famille et mes amis.

Et dire encore de la merde.

Malade pour vrai.

Et.

Tu sais?

Ce n’était tellement pas nécessaire.

Depuis le début ce n’était pas autant nécessaire.

De te donner autant de troubles.


J’aurais baisé avec toi pareil sans toutes ces promesses d’avenir commun que je ne souhaitais pas tant.

Que j’étais même incapable de visualiser au vu de nos différences profondes.

J'aurais baisé avec toi même en sachant que tu en voyais d'autres. 
Parce que je ne cherchais pas le sexe exclusif de toute manière.
Parce que moi-même j'allai en rejoindre un autre.

J'aurais été avec toi, même si tu avais été transparent.

Mais.

Tu m’y as fait y croire par la force de tes mots.

Tu m’y as amené par toute ton intensité physique et verbale.

« notre affaire c’est une coche au-dessus de l’amour »
« notre relation est tellement belle, avec des bases solides, simples »
« avec toi je peux vraiment être qui je suis » (celle-là c’est ma préférée)
« je t’aime à un niveau que je n’ai jamais connu auparavant »
« je veux prendre soin de toi comme personne n’a jamais pris soin de toi »
« notre avenir je le vois ensemble ».
« je nous vois ensemble, demain, le mois prochain, l’année prochaine  mais je ne veux pas te faire peur avec ça».
« je ne te répèterais jamais à quel point je trouve notre histoire extraordinaire »
« je vois des bien belles choses à venir pour nous deux ensemble »
"fais attention car tu vas te ramasser avec une demande en mariage"
"j'ai révé que nous vivions ensemble".
"j'ai même pensé que tu pourrais venir vivre chez moi"

Des phrases que je n'étais même pas capable de te dire car ma projection avec toi n'allait pas aussi loin que ça.
Des nombreux "je t'aime" uniquement en réponse aux tiens.
Un peu soufflée que j'étais pas cet amour pour moi que je trouvais si intense.
Trop un peu pour ce que moi je ressentais.

Et de me dire régulièrement à quel point ce n'était pas ton genre d'aller voir ailleurs.
Car de toute manière tu bandais mou.
Puis que tu n'avais pas besoin de ça.
Et ce malgré mes nombreuses propositions car je comprenais que tout un été sans sexe ça pouvait être long.
Malgré que je te l'ai ouvert cette porte des tas de fois.

Faut être un peu malade.

Tout de même.

Ceci dit.

Merci.

Que cela n’ait duré que 6 mois.

De toute manière.
.
Tu ne méritais pas une fille comme moi dans ta vie de bs.

J’étais loin de mériter un gars comme toi.
Enfin, personne ne mérite vraiment un gars comme toi.

Je te souhaite de te soigner avant d'en blesser d’autres.
Je te souhaite de redevenir celui que tu as envie d'être.
Celui que tu penses être.
Et que tu es peut-être.
Sous toute cette couche de merde.

Peut-être que tu le seras pour vrai.
Vrai, sincère et gentil.
Ne serait-ce que par orgueil de ne pas me donner raison.

Mais, je sais, qu'en attendant, tu vas continuer d’être capable de te regarder dans le miroir et de te trouver beau pareil.


4 commentaires:

  1. Les lettres les plus utiles sont souvent celles que l'on n'envoie pas!

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  2. Putain de merde, je débarque dans tout ce merdier !

    Un jour j'en ai eu marre de pleurer sur les illusions que je me faisais avec les hommes. Mais j'ai compris que j'étais comme ça et que le bonheur que j'avais pendant la période "lune de miel et illusion" me faisait du bien et que ça valait le coup.

    Mais.

    Je ne suis plus capable de laisser entrer quelqu'un dans ma vie.

    Cam m'est vraiment resté en travers de la gorge.

    Gros calin, Laurence.

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  3. Je ne vais pas lui envoyer mais cela me démange.
    Pour cette envie qu'il ne s'imagine pas que je le pleure.
    Il m'a déjà dit que le problème c'est que toutes les filles tombaient amoureuses de lui et voulaient le marier, genre.
    Que je devais être plus amoureuse de lui que lui de moi.
    J'ai envie de lui remettre les pendules à l'heure.
    Une dose de vérité.
    Mais...ça ne donnerait rien.
    Je le sais.

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  4. Et ça t'enlèverait de la dignité. Laisse-le mariner dans ton silence. Tout ne doit pas s'expliquer tout le temps. C'est ce que je me dis depuis la mort de ma fille. Il faut accepter de ne pas avoir de réponses et de continuer pareil. Droit devant!

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