jeudi 27 août 2015

Road trip 2


Repartir sur la route.

Avoir envie de s’évader, de s’échapper.

Finir avec lui son expérience nord-américaine avec la vue sur le fleuve, la forêt, l'asphalte.

Décider de faire le tour du lac St-Jean en longeant les bords du Saguenay, avoir envie de se coller sous la tente, de rouler main dans la main, d’écouter de la musique, de se sourire des yeux, de s’étendre sur des rochers avec l’eau comme seule horizon.

C’est si simple avec ce rien qui n’accroche.

Pas de questions existentielles entre nous, pas de flou, pas de sous-entendus, pas de malaise.

Reposant.

Tellement.

Cette possibilité d’être juste soi sans contrainte car il n’y a rien à perdre ou à gagner d’être différente.
Je ne sais pas si c’est parce que c’est nous, nos personnalités, nos manières d’être. 
Je ne sais pas si c’est parce notre relation ne peut avoir de suite et ne peut se mesurer à la même échelle que les autres relations qui se demandent des avenirs.
Je ne sais pas trop à quoi cela tient mais tout cela me séduit.

Et c’est un gars affectueux. 

Tellement une belle qualité.

Tellement pas si courante.

Un homme qui sait toucher, toujours un peu, avec ses mains jamais très loin de moi.

Un homme qui a se besoin de flatter et de laisser toujours ses doigts errer.

Un ballet qui parle, qui me parle.

Je n’ai pas besoin de ses mots, je ne me demande jamais ce qu’il ressent ou l’ampleur ou non de ses sentiments pour moi. 
Je vois ses yeux, je sens son regard qui m’entoure toujours de douceur et de confort. Je n’ai pas besoin de plus.

Je me love en lui.

Et on se fait des scènes de film. On s’embrasse comme s’il partait à la guerre le lendemain. 

Des moments uniques car ils le sont vraiment.

(...)

Il partage mon quotidien depuis 10 jours.

Chez moi parce que c'était plus simple.

Avec mes enfants qui le trouvent vraiment sympathique.

Avec mon coloc-ex aussi.

Avec mes copines qui débarquent.

Avec ma vie qui tourbillonne, qui bouge tout le temps, qui est étrange souvent.

Il s’y moule.
Simplement.

Il a envoyé une photo de moi à ses amis en me présentant comme sa blonde.
J’ai ri.
J’ai aimé ça aussi.

Il nous reste une fin de semaine ensemble.
Et on se quittera ensuite.
Ce sera bien.




mardi 18 août 2015

Écrire la suite

Et ils se sont revus.
Dans un retour imprévu à Montréal.
Le sien.
Pour un mois.
Il y sera encore un peu.
Avant le grand départ.
Définitif celui-là.
En principe.

Passer à une autre étape.
Le tome 2.
La suite d'un roman qui n'en espérait pas vraiment.
Qui n'en demandait pas nécessairement.
Dans un drôle de shéma.
Dans cette étrange relation qui ne remplie aucune des cases.
Dans cette union improbable et qui demeure, par essence, encore et toujours dédiée à l'éphémère.
Ne rien construire tout en batissant.
Tout de même.
Un peu.
Truc du genre.

(...)

C'est dans un parc que nous sommes allés nous étendre.
Et nous revoir après ce mois.
Se raconter un peu.
Se retrouver tranquillement.
Redécouvrir le plaisir de ses lèvres avenantes.
C'est un gars doux, de partout.
Se demander un peu ce que nous allions faire avec ce nous.
Reprendre où nous avions laissé?
Sonder un peu les ressentis.
Marcher tranquillement sur les sentiers de notre aventure.

Et nous sommes retournés au chalet.
Avec des amies, les miennes.
Et deux de mes enfants.
Les "petits".
Car je cache peu.
En général.
Et que dans l'option d'assumer ou pas, j'ai choisi celle d'assumer.
Et j'avais envie.
De

L'intégrer dans un coin de mon monde pour la première fois.

Et
Constater que ça fittait tout de même.
C'était simple.
Pour tout le monde.
Agréable.

(...)

Sur le quai.
Les perséides bombardaient le ciel.
Nous y sommes restés après que tout le monde soit allé se coucher.
Et nos corps de se retrouver enfin.
Comme dans un film, c'était.
Le lac, le ciel et nous.
Nus.

Et se dire que l'on s'aime pour la première fois.
De cet amour si peu contraignant et qui ne change rien.
Ou peut-être un brin.
Le dire juste parce que c'était présent.
C'était latent.
Comme un troisième joueur qui s'était invité pour jouer dans la même scène que nous.
En filigrane.
En toile de fond.
L'amour était là.
D'une certaine manière.

Avoir l'impression de faire tomber des barrières.
Entrer dans une autre dimension.
Légitimer un nous.
L'établir.
Se sentir un peu comme dans un duo.
Avec lui.
Pour la première fois, une certaine association.

Tu veux bien être mon chum pour les trois prochaines semaines?
Se dire oui en se souriant.

Et s'endormir dans ses bras.