mercredi 28 septembre 2016

Poutine interne

Avec cette peur qui m’habite.

Et qui me freine.

Bien plus que ma morale et mes envies qui sont plutôt élastiques.
On en conviendra.

Voilà.

Suis une hypocondriaque de nature.
Capable de me faire des belles fixations sur des riens.
Capable de sombrer solide dans des psychoses imaginaires qui m'ont fait avoir tous les cancers, toutes les scléroses, tous les syndromes.
Plusieurs fois.

Voilà.
C'est dit.

Et.
Là, maintenant.
Je ne sais pas du tout comment bien gérer mes zones de confort pour vivre du sexe débridé.
100% safe.

Ce qui n’existe pas, m’a déjà dit un médecin.

Le 100% safe sexe.

À moins de baiser entouré de Saran Wrap, qu’il avait rajouté.

J’avais ri.

Mais.

Je suis de la génération des maladies en gros plan sur l'internet et de la pas trop habitude des condoms.

J'ai été toute ma vie ou presque dans des relations monogames stables.

Et.
Je vais le dire aussi, les condoms m’enlèvent toute lubrification naturelle et surtout me coupent de toute spontanéité au lit.

Sans doute pour ça que j’aime autant le sexe en couple.
Car, en couple, je peux arrêter de spinner sur ça.
Me reposer la tête sur au moins une question
En principe du moins, quand le gars ne te trompe pas.
(duh)

Et puis, bon…faire des fellations avec condom?

Vraiment?


J’ai demandé autour de moi.

Personne ne fait ça.

Même pas l’infirmière du CLSC.
Je lui ai demandé pour vrai.

Et te faire lécher avec une digue dentaire?

J’ai encore plus demandé.

Tout le monde a ri.

Bref.

Condom pour la pénétration.
Cela va de soi.

Mais pour le reste?

Mettre un condom dès que des muqueuses sexuelles se touchent un tant soi peu?
Genre même en se collant en cuillère?
Parce que moi, quand on me colle en cuillère, le sexe du gars, je le sens entre mes cuisses, t'sé.
Je dors nue, tout le temps.

Autant ne pas se déshabiller tant qu’à ça.

Ou aller acheter du Saran Wrap en gros rouleau.

Et s’il y a, de toute manière, presqu’autant de risques juste en se frottant les zones érogènes.
Je le sais, je l'ai lu sur internet.

Pourquoi dans ce cas mettre un condom juste au moment de la pénétration?

Pour avoir bonne conscience?
Pour le look?
Pour cette fausse impression de protection?

Tout devient alors une évaluation des risques potentiels.

(...)

Ceci dit, j’utilise les condoms.
Naturellement.

Et je passe des tests aux 4 mois.
(soupir)

Pas nécessairement pour moi, mais surtout pour ne rien transmettre.

Au cas que.

Ma tête est rarement à off sur cet aspect.
Incapable que je suis de lâcher totalement prise.

Comme sur bien d’autres choses.

Finalement.

(...)

Je m'énerve moi-même!


lundi 26 septembre 2016

Sortez moi de moi

J’ai revu le dieu-comptable.

Sur la même terrasse du café de mon patelin.
J’y corrige, au soleil.
Souvent

C’est sa semaine avec ses enfants.
J'ai toujours les miens sans les avoir jamais.

J’ai apprécié qu’il vienne me voir sans que ce soit pour se mettre.
Juste pour passer du temps.
Comme ça.

Mais.

Ça me donne cette certaine impression que je lui dois quelque chose.

Que je lui dois d’être entièrement à lui.
Corps et âme.

C’est nul le judéo-chrétien.

(…)

Il est très réservé.
Dans ses gestes et ses mots.

Plus à l’aise par texto de me dévoiler son désir de moi ou ses envies.

En vrai, il me touche à peine, ne m’embrasse pas vraiment.

Effleure mon épaule presque timidement.
Laisse sa bouche s’égarer furtivement sur mon cou.
Me chuchote doucement qu’il aime cette peau qui se dévoile au soleil.

Le temps que je sente son souffle.

Peu d'empressement, peu de ferveur, peu d'indice d'une attraction qui se dégage.
Il est adulte.
Je suis adolescente.

Sans sa pudeur et sa retenue.

Et.

Je ne sais pas si ça me va.

Je me semble trop, il ne me semble pas assez.

Enfin, pas encore.

(…)

Je n’ai pas tout de suite cette envie qu’il soit unique dans ma vie.
Je n’ai pas ce besoin d’être unique dans la sienne.

Tout est trop embryonnaire.
Frais.
Progressif.
Tâtonnant.

Je me fiche s’il voit d’autres filles.

Je ne lui demande même pas d’ailleurs.

Je ne veux pas de ces attentes.
Les miennes.

Je ne veux pas de ses attentes.
Les siennes.

Et moi?

J’ai envie d’autres.

Je ne sais pas lesquels encore, mais d’autres.

J’ai envie de plus, de trop, de déborder de quelque chose.

J’ai envie de ne pas être sage.

De multiplier les expériences.
De multiplier les rencontres avec toute cette diversité humaine qui me fascine tant.

Et de ne pas m’en faire avec ça.

J’ai envie de ne pas me sentir mal de ne pas avoir à tout dire complètement.

À des questions qu’on ne me pose même pas, de toute manière.

Enfin pas encore.

J'ai envie de garder des choses pour moi.
Car elles m'appartiennent.

Et.

Je n’ai pas envie d’aller au-devant de toutes les possibles interrogations.

Pas envie de tout dire dans une optique de quémander une approbation, un assentiment, une permission.

Parce que c’est ça dans le fond.

Demander la permission comme une enfant à son père.
Demander la permission de devenir une adulte qui peut bien faire ce qu’elle veut avec son corps et son cœur.

J’ai envie d’arrêter de me mettre des barrières morales.

À des principes auxquels je ne crois même pas.

Mais.

Je n’ai pas envie non plus d’être une géante pas fine.


Fuck que c’est compliqué pareil.

vendredi 23 septembre 2016

Sexeplorer encore

 Suis naturellement allée prendre un  verre chez lui, après le souper.

Je l’avais trouvé vraiment très beau lorsqu’il est arrivé.

Bien habillé, souriant.
Je lui ai dit d’ailleurs.

Puis.

J’avais envie de lui.
Curieuse que j’étais.
De sa manière qu’il pouvait bien toucher.
Des sons qu'il pouvait faire.

Ça, je ne lui ai pas dit.
Pas encore.

(…)

Il ne portait pas de caleçon sous ses jeans.

Ça m’a fait sourire.
Peut-être pas si square que ça finalement.

Sexe massif, gros, large, circoncis.

Un méchant beau sexe au fait.

Il m’a traité de coquine quand je me suis mise à le lécher.

Ça m’a fait sourire.
Ce choix de mot.

Je crois qu'il aurait aimé dire autre chose mais qu'il n'est pas encore rendu là.

Je l’ai averti que j’étais menstruée.
Il a dit que ça ne le dérangeait pas du tout.
Bon point pour lui, il est allé chercher une serviette dans la salle de bain.
Blanche.

J’ai ri.

L’embrasser est déjà avec lui un préliminaire efficace.
Ses baisers m’excitent.
Dans la catégorie de gars que juste de les embrasser donne des frissons.

Son corps est doux, ferme, entretenu, mâle.
Beau sans être trop.

Il a une petite voix au lit par contre et c’est étrange.
Comme un décalage avec le reste si viril.

On s’est roulé l’un dans l’autre.
Dans ces tâtonnements exploratoires d’un nouveau territoire.

Cette peur qu’il avait de me faire mal avec son format.
Et cette réserve de ne pas connaitre mes limites.
Celle de mon corps mais aussi les autres qu’il pourrait y avoir dans ma tête.
S’il savait…tout ce qu’il y a dans ma tête.

On s’est assoupis dans les bras l’un de l’autre.

Un peu surpris tous les deux, je crois, de cet emboitement de nos corps qui s’harmonisait si parfaitement.

Confortable je l’étais pour vrai.
Assez pour dormir.

(…)

Nous étions loin de ma première nuit avec le géant.

De ces multiples orgasmes qu’il avait su me donner avec sa bouche.
Comme son sexe avait tendance à la dormance, sa langue et ses mains avaient pris habilement le relais.
Un amant redoutable et créatif qui verbalisait au lit ses envies crûment et qui semblait en pâmoison constante.
Sans doute pour ça d’ailleurs qu’il m’avait scotché dans son lit celui-là.

Nous y étions loin.

De cette envie de ne pas dormir pour continuer encore et encore.
Jusqu’à l’aube.

Loin de la fusion parfaite et de l’ambiance à faire tressaillir mon dedans.
À respirer l’autre comme des noyés.

Et ça m’a agacé de le constater et de comparer les expériences.

Dans cette peur qui m’habite de ne pas retrouver du aussi bon sexe avec une aussi grande ouverture sur tout.

Je déteste tellement les regrets.

Et.

Même si j’étais bien dans ses bras, je me suis rhabillée au milieu de la nuit.

Je suis retournée chez moi.
Contente de faire le trajet et de ne pas rester.
Sans savoir s’il y aura une autre fois.


Mais en sachant que ça m’ira, dans un sens comme dans l’autre.

jeudi 22 septembre 2016

L'art de se divertir avec 2

Un couple.

Relativement beaux.
Lui plus qu’elle.

Dans la trentaine.

Texte sympathique en anglais.

Et
.
Dans cette idée que la vie, la mienne, est courte et pleine d’expériences à vivre.
Nous avons eu un premier contact.
Avec lui qui m’a écrit.
Nous sommes ensuite allés prendre un verre.
Lui, elle et moi.

Des gens intéressants.
Intelligents.
Ensemble depuis 5 ans, ils pratiquent l’échangisme et les rencontres avec d’autres filles ou d’autres couples.
Des fois seuls, des fois ensemble.

On a jasé comme des amis en devenir.

Étrange pour moi car ce sont des anglophones et même si nous parlions principalement en français, il y a un décalage culturel.

Mais j’aime cet aspect.

Loin de mon univers.

(…)

Ils m’ont invité à poursuivre la soirée chez eux.

Et.

J’y suis allée, en leur disant tout de même que je n’y passerais pas la nuit.

Toujours drôle les approches.

Un peu flou de savoir ou de sentir les attentes.

Toujours flou de savoir aussi où sont nos propres limites.

Enfin, j’explore tranquillement les miennes.

(…)

Sur le divan

Il m’a embrassé le premier.
Elle m’a embrassé ensuite.

J’ai dit d’emblée que j’étais dans un lent processus.
Que de me ramasser nue dans un lit avec les deux, ce serait trop vite pour moi.
Que c’était nouveau comme situation et que j’y allais à mon rythme.
Mais, que ça me tentait tout de même de poursuivre l’expérience.

Ils ont compris.

Et on s’est embrassé encore.

Je me sentais observatrice.

De moi surtout.
De mes réactions, de mes feelings.
De ces autres corps aussi.
Leur manière de se mouvoir, de bouger, de s’embrasser.

Fascinant.

Surtout de voir une autre femme.

Ses formes, sa manière d’être.
La diversité qui existe dans les imperfections.

Il s’est ramassé tout nu.
Beau sexe qu’elle a mis dans sa bouche.

Elle s’est ramassée toute nue ou presque.
Et, je l’ai fait jouir en même temps qu’elle le suçait, avec mes doigts.

Curieuse de cette nouvelle anatomie que je découvrais.

Et, moi?

Je suis restée habillée.

Mes limites étaient là.

(…)

Il m’a écrit ce matin.

Me disant qu’ils avaient beaucoup aimé.

La soirée et mon approche attentive de mes besoins et envies.


Et, que si j’avais envie de les revoir, qu’ils aimeraient bien.

mercredi 21 septembre 2016

L'art de se divertir 1

Une photo avec l’air d’un dieu grec sur une plage avec une planche de surf sous le bras.

Une autre avec un air de comptable de banlieue avec une casquette.

Pas de texte.
49 ans.

Dur de se faire une idée avec si peu.

Deux enfants adolescents qu’il a une semaine sur deux, deux longues relations dans sa vie, deux sœurs et même s’il ne lit pas tant de romans, il a un travail cérébral dans la finance (hum).

À 8 minutes de voiture de chez moi.

Après quelques jours à s’écrire, on s’est parlé au téléphone vendredi pour une éventuelle rencontre le soir même.

Je n’ai pas tellement aimé sa voix.
La même ou presque que celle de mon ex (enfin, celui avec qui j’ai passé deux ans).

Plus certaine du tout, j’ai proposé plutôt un café, un vague matin.

Finalement, je suis allée le rejoindre une heure après dans un restaurant sans prétention pas loin de chez moi.

J’avais déjà mangé et pas lui.

Simplement, je vais te tenir compagnie que je lui aie dis.

 (…)

Petit, mais je m’en attendais.

Plutôt beau.
Des cheveux dense, des yeux bleus.
Très mâle et beau corps de sportif qui se devine sous ses vêtements.

Allumé.
Peu gêné.
Simple.
Facile.

On a jasé deux heures, il est venu me reconduire à pieds devant chez moi, n’a pas cherché à m’embrasser mais m’a signifié qu’il aimerait me revoir.

J’ai apprécié.

M’a écrit ensuite pour me remercier pour la soirée, qu’il ne pousserait pas mais que si ça me disait, que je le lui redonne des nouvelles.

J’ai apprécié également.

(…)

On s’est retrouvé dimanche en après-midi.

Dans un café où j’étais allée corriger.
Il est venu m’y rejoindre.

J’attendais de voir son genre de voiture.
Pour le juger.
Naturellement.

Et pour voir si sa voiture confirmait mes idées préconçues que j’avais de lui.

Il est venu en moto.

J’ai souri.
J’aime me tromper.

Contente aussi qu’il n’ait pas mis, comme tant d’autres, des photos de sa moto sur sa fiche.

Je l’ai trouvé beau quand il a enlevé son casque.

J’ai souri en voyant qu’il avait des écouteurs en dessous.
Son aspect plus délinquant peut-être?

On a repassé deux heures à se jaser ça sur la terrasse.

À côté de lui je suis une solide hippie sur l’acide.

Il est le genre à avoir plusieurs vélos aérodynamiques.
J’ai une caisse de lait en arrière du mien.

Il est le genre à avoir du mal avec l’idée que son fils soit peut-être gay.
Je parle de sexe avec le mien et son chum avec peu de retenu.

Il est du genre pudique.
Je suis le genre à prendre mon bain avec ma fille de 16 ans

Il le sait, je le sais.

Mais.

Ses mains qui effleuraient ma cuisse.
Son bras qui collait le mien.

Indéniablement, ça lui tente.
Indéniablement, ça me tente.

On s’est quitté en s’embrassant sur les joues.

Furtivement,  nos lèvres se sont touchées.
Au coin.

(…)

Je ne suis pas pressée.

Loin de là.

J’ai envie que ce soit long.
De ne plus pouvoir attendre.

De me faire désirer mais surtout de le désirer beaucoup.

J’ai apprécié sa réserve.
Lui ait dit.

(…)

Suis lucide.

Je sais que ce ne sera que de la peau.

Curieuse que je suis de voir si son conservatisme le suit au lit.

S’il est aussi rigide qu’il semble l’être
Sans vilain jeu de mots.



Dans cette envie de le choquer un peu. 
Dans cette envie de le sortir de sa zone.
Il me tente.

Je suis consciente par contre que ce que je suis ne peut aller avec ce qu’il est.

Je le sais, ça m’est déjà arrivé avant.

De séduire un gars qui ne pouvait juste pas se mouler dans ma différence.
Celui qui avait d’ailleurs la même voix que lui.

Je le sais que les hommes que je rencontre trouvent ça beau comment je vis, comment je suis.
Que ça les fait rêver, que ça les attire comme des aimants.

Ma façon d’être, de voyager, d’élever mes enfants, d’être amie avec mon ex, cette ouverture franche, intense, bohème, sans tabous, sans limite sexuelle, impudique et peu conventionnelle dans bien des aspects de ma vie.

Mais, que pour partager ça…vraiment.

Pour s’y sentir bien.
À l'aise.

C’est une toute autre paire de manches.

(...)

On se revoit ce soir.