vendredi 20 janvier 2017

La Laulovan

J’ai acheté une van.

Le 2 janvier.

Une chevy-van 1994.
Rouge.

Presqu’un coup de tête.
Bien que pour 1800$ et l’état impeccable du véhicule, le coup de tête n’était pas si coup que ça.

Et, des fois, il faut bien plonger pour avancer.
Se mouiller, oser.

Alors, voilà j’ai plongé.
J’ai acheté une van.

Mais,

J’ai surtout acheté un projet.

Un truc à faire en profitant de la présence du géant à mes côtés.
Tant qu’il est là, je vais exploiter son expertise, ses mains habiles et ses contacts.

C’est vraiment un rêve d’enfance que je réalise.
Sans doute le plus vieux de mes rêves que je n’avais pas encore réalisé.

Vivre sur la route, dans un camion, me déplacer, ma maison avec moi.
Loin de toutes mes zones de confort.

J’ai donc acheté une van.
La Laulovan.

Et on va l’aménager.

Je dis on.
J’ai dit on.

Honnêtement, je ne sais pas si j’aurais fait le move toute seule et le géant est excité comme un enfant à Noel.

Moi? je suis contente qu’il prenne ça en main et que ce soit un projet commun aussi.

Contente surtout que ce soit ma van à moi toute seule et que, peu importe ce qui arrivera, ce sera toujours ma van à moi toute seule.

Elle sera en  lambris de bois à l’intérieur, avec des lumières encastrées au plafond, un grand lit avec couette, des crochets pour un hamac, des coussins indiens, un peu de rangement, une bonne radio…

Elle sera chaleureuse et confortable.

Elle sera un lit qui roule vers je ne sais pas où encore.
Un lit pour se prélasser sur le bord d’un lac, pour lire devant un autre coin de nature, pour faire l’amour aussi dans des décors différents.

Minimaliste la van car je suis bien plus une hippie qu’une bourgeoise.

Le géant tripe sur le circuit électrique et la pose du lambris et moi je me demande quel agencement de coussins sera le plus beau.

Ça nous va bien comme partage des tâches.

(…)

C’est ma première voiture à mon nom.

Suis allée faire les plaques, j’ai appelé mes assurances, j’ai décidé toute seule.

Bien plus simple que je ne le pensais finalement.

Juste pour ça, ça valait le 1800$.

(…)

Le géant a déjà commencé.

Je lui fais des lunchs et, en échange, il travaille sur la van.

Il s’investit pas mal.
En temps, en sous aussi.

Il a installé un évent sur le toit, changé les essuie-glaces, remplacé le volant, acheté des lumières, des switchs et une nouvelle radio.

J’ai acheté de l’isolant, un pare-vapeur, du lambris de pin, de la teinture.

On va devoir penser ensuite à l’aménagement de l’intérieur, faire des moustiquaires pour les portes et les fenêtres, penser au rangement.

Un ami du géant va nous faire un support pour les vélos.

Un autre va souder des crochets.

On cherche une banquette à rajouter en avant, un hublot vintage à installer éventuellement.
Bref.

C’est un beau projet fou comme je les aime.
Un trip pas logique.
Un investissement pas rentable.

Suis même maintenant membre de la page FB de Vanning Québec…avec cette impression d’être entrée dans une secte!

Tout un monde et un mode de vie.

Dont je fais maintenant partie.


Chouette!


jeudi 19 janvier 2017

Lui, elle, et moi.

Je suis arrivée.
Il y était.

Elle?

Pas encore.

Souriant.
Beau.
Bien plus que dans mes souvenirs.

Vodka, jus de mangue?

Avec plaisir que j’ai répondu.

On est allé jaser au salon tous les deux en l’attendant.
Simple, animé comme discussion.
Avec elle aussi, quand elle est arrivée.

Puis, il m’a collé doucement et je l’ai embrassé.

Et elle ensuite.

Pas de jaloux, j’embrasse tout le monde.

Ils font de même.

Belle prémisse que d’embrasser.

Porte d’entrée vers la soirée qui s’en venait tranquillement vers nous.

Au salon, sur leur divan en L.
On s’est pas mal roulé dessus.

C’était la soirée des premières fois, pour moi.

Et toutes les conditions étaient bonnes pour les faire.

(…)

Sucer un gars avec une autre fille.

Pour vrai, quand en prime la fille est sympathique, jolie, intelligente et souriante.

Et que de s’embrasser en même temps est aussi agréable.

C’est un beau moment de partage.

Je ne sais pas trop pour lui, mais pour nous deux, c’était charmant.

Je suis toujours étonnée de la simplicité des choses et des rapports.
Quand tout le monde veut le plaisir de tout le monde.

Il m’a léché, elle m’a léché, j’ai léché les deux.

Sous elle qui se faisait pénétrer à 4 pattes, elle avait le sexe doux.

Il l’a pénétré, il m’a pénétré aussi.

Elle a jouit avec mes mains sur elle et j’ai jouit avec ses doigts à lui en moi.

Parait que c’est surtout les sons que je faisais qui étaient excitants.
Ne jamais sous-estimer le pouvoir des mots et des bruits dans un orgasme.

Puis, je l’ai sucé.
Lui.

Avec elle tout à côté et qui est plutôt de style voyeuse qu’exhibitionniste.
Paresseuse surtout, qu’elle m’avouera après.

Il est venu.

Je lui ai tendu son sexe à lui, vers elle, juste avant qu’il n’éjacule.
Elle m’a fait signe de continuer, qu’elle me le laissait.

On en a ri, après.

De ce « eye contact » rapide mais efficace.

Je l’ai embrassé elle après.

Son sperme à lui en trame de fond.

Parait qu’il ne vient jamais avec une fellation.
Que ma technique mériterait d’être enseignée.
J’ai ri en imaginant le diplôme accroché sur mon mur.
Peut-être parce que je suce surtout pour moi, que c’est aussi « efficace »?

On a jasé.

Me suis rhabillée tranquillement en même temps.

Me suis trompée en enfilant son pantalon à elle, il nous a fait rire en l’essayant aussi par la suite.

On a jasé encore un peu.
Moi dans ses bras et elle à côté.

Doux, simple, sans malaise.

Et.

Me suis levée.

J’ai frenché les deux sur le pas de la porte.

Puis je suis sortie.
J'ai descendu les escaliers.
En appelant le géant.

- salut chéri.
-Salut mon amour, t’es où?
-je sors tout juste de l’appartement et je m’en vais vers ma voiture.
-tu as la voix d’une fille qui est contente de sa soirée!
-Oui, vraiment.
-Je t’attends, tu me raconteras ça, puis on va se coller toute la nuit après.

 (…)

Il m’a prise dès mon arrivée.

À genoux par terre, moi couchée sur son lit, il m’a léché longuement jusqu’à me faire jouir.

Avec cette délectation qui lui est propre.

Puis, on a continué sur son lit.

Et on a parlé après.

Longtemps.

On s’est collés jusqu’à ne plus avoir de souffle.

Toute la nuit.

(…)

Et.

J’ai réalisé.

Que si je suis capable d’être bien avec toutes les aventures que je vis.
Maintenant bien plus qu’il y a deux mois.
Bien plus que je ne l’ai jamais été.

C’est en grande partie à cause de la présence du géant dans ma vie.
Ou plutôt d’un partenaire stable qui me permet de valider mes expériences.

Qui les partage, qui les abreuve, qui les encourage et que ça excite.

Et.
Surtout.

Qui me recueille après, avant et qui me donne tout l’amour dont j’ai besoin pour ne pas me perdre partout.

Qui rassemble ainsi toutes les miettes de moi pour en faire un tout qui se tient en harmonie.

Avec ce centre solide et fort, je peux m’épivarder sans complexe.

Intéressant pour vrai.

(…)

Un texto du gars du couple, le lendemain.


Pour me dire merci pour la soirée et qui m’ouvre la porte à recommencer quand bon me semblera.

jeudi 12 janvier 2017

Jade

 -Bonjour, je m’appelle Jade, est-ce que je peux m’assoir?

On lui a tiré une chaise.

Elle s’est assise.

-Vous êtes un couple?

On s’est regardé, oui, non. Peut-être. Enfin, c’est compliqué.
On l’a été, on ne l’a plus été, on le redevient. Enfin faudrait définir. C’est flou.

On a ri.

Et, jasé avec Jade.

30 ans, un enfant de 2 ans et demi, danseuse nue depuis qu’elle a 18 ans.

-C’est ta première fois aux danseuses? Pour vrai? Puis comment tu trouves ça?

Je lui ai dit.

Ma fascination pour la faune, la beauté de ces corps de femmes qui ondulent, mon intérêt à percer les motivations des uns et des autres, l’aspect marchandise et offre de service qui me questionne et cette envie aussi que j'ai de flatter ces peaux qui semblent aussi douces que des bébés chats.

Elle a ri.

-C’est beau Jade tes cheveux courts.

Dans ce bar où toutes les filles ce soir-là avaient les cheveux longs et un air désabusé, Jade détonnait avec sa coupe garçonne, ses lunettes et son sourire d’hôtesse de l’air d’Air Transat.

Puis Jade de me raconter.

Qu’elle était célibataire depuis deux ans et qu’elle regrettait un peu le père de son enfant (qu’elle avait quitté pour vivre d’autre chose) car, même si elle ne l’aimait pas, c’était un bon gars pareil puis des bons gars, il y en a pas des masses hein?

Et moi de rire.

-Est-ce que ça vous tente de venir en arrière? qu’elle a fini, sans grande surprise, par nous demander.

On s’est regardé.
Est-ce que ça nous tente? Oui, non, peut-être.

-Tu veux y aller toute seule? qu’il m’a proposé.

-Non, oui, heu, je ne le sais pas trop.

-Tu peux le vivre comme un truc juste pour toi, je vais t’attendre si tu veux.

Nous y avons été ensemble, finalement.

Curieuse de tout que j’étais.

Surtout d’expérimenter ce que j’ai déjà vu, lu, entendu.

Tant de fois.

De sortir d’un certain jugement aussi.

(…)

Deux chaises.
Un rideau.
Et Jade qui ondule en nous jasant ça.

Sur mes genoux, en s’excusant auprès de lui d’y être plus confortable.

-Il n’y a pas un gars qui caresse comme une femme peut caresser.

-Oui mais Jade, le plaisir, tu ne dois pas vraiment en avoir même si t’es douce comme un bébé minou, que tu sens bon et que c’est une fille qui te caresse?

-Non, des fois je suis ben tannée de me faire toucher.

-Sont beaux tes seins tout de même…

-Oui mais j’ai pas vraiment de mamelon c’est rare hein?

Et elle et moi de parler mamelons et de comment ça avait été dur pour elle d’allaiter son petit avec des mamelons invaginés et qu’elle avait même dû louer une machine pour tirer son lait.

Mes mains sur elle, ses bras autour de moi, on se jasait ça comme des vieilles copines.

Elle voulait savoir…si on était échangiste, si j’étais dominatrice, si je couchais avec des filles, ce qu’on aimait faire.

Elle me touchait les seins aussi, s’étonnait de mon âge.

J’ai ri.

-C’est ok Jade, juste parce que tu me donnes 10 ans de moins, la soirée valait le coût.

On a ri encore.

Elle avait le tour Jade.

Simplement et chaleureusement.

L’ambiance sans malaise était bonne et agréable.

-Ça fait un mois que je n’ai pas fait l’amour et c'est pas parce que les occasions manquent, qu’elle me dit, ça ne me tente juste plus de me faire fourrer. La dernière fois, il y a un mois, c’était avec un couple que je connais depuis que j’ai commencé à travailler à 18 ans. On couche ensemble et ils me payent mais c’est vraiment comme des amis.

-Puis, j’ai envie d’un gars qui me texte en après-midi pour qu’on aille glisser ou qu’on aille au Biodome, pas qui me propose à 6 heures du matin de baiser. Mais bon, pense pas que je vais trouver ça dans le bar.

De temps en temps elle se levait, nous montrait ses fesses en continuant de jaser, revenait s’assoir sur nous.

J'avais envie de la caresser pour elle, pour lui faire plaisir.
Ce qui était totalement un non-sens compte tenu du contexte.
Du plaisir, elle n'en aurait pas.
Ou ferait bien semblant de.
Comme elle faisait peut-être également bien semblant de sourire autant et d'être autant contente de nous parler.

Super étrange.

Et lui de nous regarder en souriant.

De la flatter un peu aussi..

Doucement, sans empressement de rien.

Respectueusement.

Comme s’il tentait de ne pas être intrusif sur un corps qui se marchandait le temps de quelques danses.
Avec toute la douceur dont je le sais capable et qui m'attire tant chez lui.

De m’embrasser aussi.

-On est rendu à trois danses, de nous prévenir Jade, on continu?

-On continu pour une dernière et ce sera bon, que nous avons convenu.

Il a payé les danses, on est retourné s’assoir quelques minutes, avec Jade, à l’extérieur de l’isoloir.

Jade qui s’est excusée de s’être épanchée un peu sur sa vie.

-Grosse soirée? Ça doit être fatigant de toujours devoir être fine, souriante et sociable, d’être toujours en représentation? Je te voyais aller et j’étais épuisée pour toi.

-oui, j’ai commencé à 5 heures mais j’ai pas vraiment travaillé avant 8 heures.

On s’est embrassé sur les joues, serrées dans nos bras en quittant le bar.

-Jade, t’es ma première danseuse à vie et pour ça tu vas à jamais rester spéciale pour moi. Merci pour vrai. Ton travail, on pourrait en jaser longtemps, mais tu le fais bien et tu es bonne.

Elle a souri, avec ce sourire éclatant d'agente d'immeuble.

(…)

Suis sortie avec mille questions et mille réponses.

Contente d’avoir expérimenté quelque chose que je ne connaissais pas.

Les danses à 10.

Tout un mythe avec toute une aura.

Cette impression de mieux comprendre, de moins juger.

De mieux toucher ce que les hommes/femmes viennent chercher dans les bars de danseuses.

Plus loin de l’excitation sexuelle qu’on peut penser mais plus près d’un contact chaud avec de la peau douce.

D’un moment de relation avec une autre aussi.

Payée pour le faire par contre.
Pour être gentille et tout.

Hum.

J’ai encore mille réflexions et tellement pas milles réponses.

Mais.

Jade.

Le temps de 3 danses à 10, je t’ai aimé beaucoup.

xxx