Dans le miroir de ma chambre.
Je ne vois que moi.
De lui.
Tout juste derrière moi.
Je ne vois qu’un torse.
Tout juste derrière moi.
Je ne vois qu’un torse.
Et, ses mains.
Qui me caressent les flancs, le ventre, les seins.
En jean, avec une simple brassière de dentelle
blanche.
Les cheveux encore mouillés.
En processus d’habillement.
C’est le matin.
Avec.
Avec.
Ses mains qui se promènent sur ma peau.
De haut en bas.
De bas en haut.
De bas en haut.
Dans le miroir de ma chambre.
Je ne vois que ça.
Puissantes, immenses.
Ballet fascinant de mon corps enserré.
Sous ses caresses.
C'est beau.
(…)
Il m’a demandé.
Presque officiellement.
Presque officiellement.
J’ai dit oui.
Je lui ai demandé.
Presque officiellement aussi.
Presque officiellement aussi.
Il a dit oui.
D’être un petit peu sa blonde.
Qu’il soit un petit peu mon chum.
Quand ça adonne.
On ne sait pas trop ce que cela va vouloir dire.
Ce que ça implique vraiment.
Rien et tout à la fois.
Sans doute.
Sans doute.
Ce n’était pas vraiment dans son plan de tomber
amoureux.
Ce n’était pas vraiment dans le mien.
Il ne pensait pas tomber sur moi.
Off course.
On ne s'attend jamais à tomber sur moi.
Off course.
On ne s'attend jamais à tomber sur moi.
On ne fitte pas pantoute.
Pour de vrai.
Et.
Pour de vrai.
Et.
Ça me fait peur.
Un peu.
Un peu.
D’être deux.
Dans ma vie.
En mouvance.
Drôle de moment.
En mouvance.
Drôle de moment.
(…)
Ce matin encore.
Dans ma cuisine.
Avec trois de mes enfants.
Ruche, fourmilière, vie.
Cuisine en bordel, je fais des œufs, un lunch, mon
fils fait des smooties pour tous, mon autre fils arrive torse nu pour se
prendre du linge dans la sécheuse, ma fille parle de son diner de midi prévu au
parc avec un gentil garçon, je sers le café, je mousse du lait, je grille des
toasts, je l’embrasse au passage.
C’est simple.
Mes enfants sont simples.
Ça bourdonne comme je l’aime.
Il porte un chandail avec un Chubaka dessus.
Pour vrai.
Pour vrai.
Il a l’air bien.
Pour vrai aussi.
Pour vrai aussi.
Dans ma vie.