Notre chambre est en haut.
Avec celle de ma fille et celle de mon fils.
Avec celle de ma fille et celle de mon fils.
Mon autre
fils a sa chambre en bas.
Mon autre
autre fils est en appartement avec son mari à Montréal.
Notre chambre est en haut
Avec cet apprivoisement d’un autre espace.
Notre chambre est en haut
Avec cet apprivoisement d’un autre espace.
D’une autre
maison.
Dans
laquelle j’ai retrouvé la proximité des miens.
Avec lui.
(…)
Notre chambre.
Il prend pourtant si
peu de place ce géant.
Il est venu
sans meubles, sans objets fétiches à placer, sans enfants, sans souvenirs ou
presque.
Les quelques
choses qui sont à lui sont à son chalet, dans les pays d’en haut.
Il me laisse
décorer comme je veux, sait que j’ai besoin d’avoir toute cette liberté de me
sentir complètement chez moi.
J’ai acheté
seule.
Mais…c’est
aussi chez lui et j’aime qu’il s’y sente bien.
Qu’il s’y
sente aussi chez nous.
Alors, je lui laisse
de la place.
Tranquillement.
Notre chambre.
Donc.
(…)
Donc.
(…)
Je lui laisse organiser totalement mon garage et la grange attenante.
Son rêve
depuis toujours.
D’avoir un
garage qu’il peut arranger à sa guise.
Moi? un
garage, je m’en fiche pas mal.
Lui?
Première fois de sa vie qu’il a ça, un garage.
Pour un gars
de char c’est comme Noel tous les jours.
Un garage.
Donc.
Donc.
En blague on
dit souvent qu’il me loue le garage et que s’il est gentil il pourra même
dormir dedans, des fois.
On se trouve
drôle.
Pour le
moment, il creuse, va faire couler une dalle de béton, a renforci la structure,
place l’électricité, isole des murs.
Va m’installer
un petit coin dans son garage.
Pour que je
puisse corriger quand il va gosser dedans.
Pour que je
ne sois pas trop loin.
De lui.
(…)
On cohabite
donc.
Lui, moi,
les trois enfants, Guy le chat gris, Katana le chat roux.
Et.
Ça va
fichtrement bien.
Lui, moi,
les trois enfants, Guy le chat gris, Katana le chat roux.
Peut-être
parce que nous sommes tous des gens faciles?
Sauf le chat
roux qui est un bébé chat et qui fait pipi dans les plantes.
Des fois.
( …)
Dans notre chambre, on fait
l’amour.
Souvent
Beaucoup.
Trop selon
mes enfants.
Désavantage
collatéral d’être tous ou presque sur le même étage.
Mais.
Bon.
C’est comme
ça.
Je me dis
que c’est sans doute mieux que de nous entendre nous chicaner.
On fait
l’amour tous les jours ou presque.
Des fois, deux fois par jour.
Des fois, deux fois par jour.
Rarement
trois mais ça arrive.
Des fois,
aussi, on fait juste se coller, se flatter longuement, nus, avant de s’endormir
dans les bras l’un de l’autre.
Ça aussi
c’est faire l’amour.
Je trouve.
(…)
Il me dit
souvent que ça fait du bien d’être heureux.
Qu’il ne
pensait plus l’être comme ça.
Qu’il est
enfin bien.
Il me
remercie souvent.
De cette
autre chance qu’il a eu.
Qu’il dit.
Je lui dis
souvent qu’on se ressemble beaucoup dans notre manière de se coller le corps.
De
s’éprendre.
Toutes les
nuits.
De se
toucher toujours un peu.
De nourrir
notre relation.
Dans le
« care » que nous avons mutuellement l’un pour l’autre.
L’un pour
les autres.
Et, c’est sans
doute le gars avec qui je suis le plus sereine.
Parce qu’il ne
me laisse jamais « spiner ».
Et,
Parce qu’il
se place de mon bord du lit pendant que je suis dans le bain.
Pour me
réchauffer la place.