mercredi 20 décembre 2017

S'offrir des rêves


Le géant et moi, on part en voyage.

Une semaine.

Départ le 24 décembre et retour le 1 janvier.

Moi qui déteste le temps des fêtes, c’est parfait!

J’ai de toute manière un fils en Asie et deux autres qui seront à La Havane avec leur papa durant la même période.

Alors, on se pousse.

En Suisse.

Faire du ski.

À Zermatt.

Rien de moins.

Rien de trop beau, hein?

Le géant est un skieur qui n’a jamais été en Europe.

Moi? Je fais zéro ski.

Sauf deux heures l’hiver dernier avec le géant.

Suis fine prête!

Haha!

Enfin je me trouvais bien drôle de planifier un voyage de ski dans le temps mais je regarde les pentes dans ce coin sur le net et je me trouve tout d’un coup un peu moins comique.

Enfin, on ne pourra pas dire que je ne sors pas de mes limites.

Mais bon, le géant pourra skier avec mon beau-frère et ma sœur qui y seront aussi et moi, attendre en lisant au soleil devant un glacier alpin avec un verre de vin chaud, suis capable pas pire pantoute.

Oui, c’est une folie.

Mais le géant n’a pas vraiment de vacances durant l’été et suer sa vie dans un autobus poussiéreux au fin fond d’un pays torride, c’est pas vraiment dans ses fantasmes.
Oui, c'est une folie.
Calculée, disons.

jeudi 30 novembre 2017

S'amuser pas pire 3

Il a toujours un super sexe le dieu comptable.
Très viril et qui ne laisse jamais de doute sur l’excitation produite.
Lisse, massif, puissant.
 
 
Je l’ai pris dans ma bouche doucement.
 
Comme il m’a dit que le géant allait manquer le début du spectacle.
J’ai donc texté le géant.
 
Qui est arrivé tranquillement s’assoir sur un des fauteuils du salon, en biais.
Et qui a commencé à se caresser illico.
La taille de son sexe ne laissant aucun doute possible sur l’excitation produite par la scène.
 
(…)
 
De me donner doublement en spectacle m’excitait.
D’exciter deux hommes également.
 
Mais ça, je le savais.
 
Je me connais.
Bien plus exhibitionniste que voyeuse, dans la vie, si j’avais à choisir.
Je regardais les yeux du géant et ceux du dieu comptable, en alternance.
 
Attentive.
Le dieu comptable est venu rapidement dans ma bouche.
Et je suis allée ensuite recevoir le sperme du géant.
Qui est venu presqu’aussi rapidement.
Faut croire que je ne suis pas la seule qui trouvait la situation pas pire le fun.
 
(…)
 
J’ai souri.
Eux aussi.
 
Les gars se sont reculottés.
Et on est retourné finir le thé dans la cuisine.
Simple de même.
 
J’avais hâte de parler avec le géant.
 
D’avoir ses impressions.
Il semblait un peu gêné avec le comptable, comme pas à l’aise et un peu fuyant.
Enfin, pas comme il peut être.
Le dieu-comptable lui semblait normal bien que comme il l’a dit la situation était un peu inhabituelle.
Du genre à parler de vélo, de garage, de tout et de rien.
Alors que le géant était plutôt taciturne et évasif.
Je leur ai dit que la prochaine fois, ce sera le soir car ça me prend la nuit pour me mettre à nu.
Et.
Le dieu-comptable est reparti quelques minutes plus tard.
En nous disant de nous jaser ça.
Souriant et pimpant.
 
Il est drôle, le dieu-comptable.
(…)
 - T’avais l’air mal, chéri, dans la cuisine.
- Non, j’étais trop heureux, c’était trop beau, trop bon.
 
-T’avais pas trop l’air de vouloir jaser des masses avec lui.

-Je ne m’attendais pas à ce qu’il jase autant, je n’étais pas trop dans le mode jasons moteur et deviens mon ami disons, ça m’a pris par surprise. J’avais en tête un 15 minutes de sexe et pas un après midi social.
 
-T’as trouvé ça comment, en live? Moi et un autre?
 
-Encore plus excitant que je ne l’imaginais.
 
On est allés faire l’amour en haut dans la chambre.
Il m’y a fait jouir longuement.
Comme lui seul est capable de le faire.
On s’est collé en masse.
 
Puis on s’est dit qu’on allait recommencer.
Parce que c’était le fun.
Puis, il m'a refait l'amour.
Et, encore le soir venu, et le matin, et le soir d'ensuite.
Il est puissant, mon géant.
Excité beaucoup.

 Aussi.
(…)
 
J’ai texté le dieu-comptable.
Pour le remercier et pour savoir si ça avait été ok de son bord.
 
S’il était bien.
 
À l’aise.
Et.
Pour lui demander si ça lui tentait de recommencer.
La glace est brisé qu’il m’a répondu…ça me plait et ce sera quand vous voulez pour la suite.
Sushi, vin et feu de foyer?
 
 

vendredi 24 novembre 2017

S'amuser pas pire 2

On a jasé dans la cuisine.
Lui et moi.

Un petit bout de temps depuis notre dernière rencontre au dieu-comptable et moi.
On avait de la mise à jour de potinage à reprendre.
Et.
On est allé voir le géant qui travaillait dans le garage.
Le dieu comptable, en gars de garage, était curieux de voir ce garage-grange.
On y a jasé un peu.
C’était un peu étrange, tout de même.
Pas vraiment dans le scénario d’aller dans le garage voir le géant poser de l’isolant.

Mais bon, suis une fille souple.
Le géant par contre était un peu désarçonné et ne savait pas trop comment jaser garage avec le dieu comptable.

Et.
On est retourné dans la cuisine.
Le dieu-comptable et moi.

Parce qu’il faisait froid.
Entre autres.

(…)

J’avais oublié que le dieu-comptable jasait beaucoup avant de se décider à toucher.
Presque trop.

Comme une longue prémisse avant d’arriver au but.
Situation initiale interminable avant l’élément déclencheur.
Après le thé dans la cuisine nous avons été au salon et il m’a demandé ce que j’avais en tête.
J’avais en tête de lui faire une fellation et que le géant arrive à un moment non déterminé, pour observer la scène, que je lui dis.

Simple de même.
Je voulais rester habillée.
Parce que ça m’excitait.
Je voulais qu’on voit ce que allait donner.
Si c’était aussi le fun le faire que d’y penser.

Enfin.
Si ça lui allait, naturellement.
Et.

Naturellement.
Ça lui allait.

Il n'est pas fou le dieu-comptable!

;)

(…)

mardi 21 novembre 2017

S'amuser pas pire 1

Depuis le temps qu’on en parlait.
Lui et moi.
Depuis le temps qu’on en parlait.
L’autre et moi.
Dans les fantasmes, au sein des multiples possibles que nous avions envie d’explorer.
C’était là.
Cette envie de.
Ensemble.
Voir si.
Tenter de.

Et, comme des fois.
Souvent au fait.
Il faut se commettre un peu.
Question d’arrêter de tourner autour du pot.
Question de se jeter un peu à l’eau
Pour voir.
Ce que ça fait.
Ce que ça donne pour vrai de vrai.
Et.
Comme je suis une fille d’action.
Qui déteste les trucs qui tournent sans fin autour d’un pot.
Et bien, on l’a fait.
(…)

Le géant et le dieu-comptable.

Je ne savais pas trop comment ça allait tourner.
Entre les deux.

Entre le géant et moi surtout.
Parce que c'est bien beau en parler, voir des photos et des vidéos de moi avec d'autres, il y a, des fois, loin de la coupe aux lèvres.
Puis.
Comme allait être la chimie entre ces deux gars qui ne s'étaient jamais vus.

J'avais tout de même quelques appréhensions.

Comme je voulais une logistique simple, une approche en douceur, un truc brise-glace.
J’ai décidé à l’avance de ce que j’avais envie que cela soit.
Et, j’ai invité le dieu comptable à venir prendre le thé, un samedi après-midi.
Chez moi, enfin, chez nous.
Et, ça tombe bien car c'est presque mon voisin.
 
Sans rien cacher de mes intentions, c’était sans vergogne une invitation thé-fellation devant public que je lui proposais.
Direct de même sans même pas trop de fioritures.
Mais.
Il a dû trouver que c’était une pas trop pire proposition puisqu’il s’est pointé au rendez-vous.
Samedi dernier.
Pile poil à l'heure.

(...)
 

mardi 17 octobre 2017

La chambre en haut

Notre chambre est en haut.
Avec celle de ma fille et celle de mon fils.
Mon autre fils a sa chambre en bas.
Mon autre autre fils est en appartement avec son mari à Montréal.

Notre chambre est en haut
Avec cet apprivoisement d’un autre espace.
D’une autre maison.
Dans laquelle j’ai retrouvé la proximité des miens.
 
Avec lui.
(…)
Notre chambre.
Il prend pourtant si peu de place ce géant.
Il est venu sans meubles, sans objets fétiches à placer, sans enfants, sans souvenirs ou presque.
Les quelques choses qui sont à lui sont à son chalet, dans les pays d’en haut.
Il me laisse décorer comme je veux, sait que j’ai besoin d’avoir toute cette liberté de me sentir complètement chez moi.
J’ai acheté seule.
Mais…c’est aussi chez lui et j’aime qu’il s’y sente bien.
 
Qu’il s’y sente aussi chez nous. 

Alors, je lui laisse de la place.
Tranquillement.
Notre chambre.
Donc.

(…)
Je lui laisse organiser totalement mon garage et la grange attenante.
Son rêve depuis toujours.
D’avoir un garage qu’il peut arranger à sa guise.
 
Moi? un garage, je m’en fiche pas mal.
Lui? Première fois de sa vie qu’il a ça, un garage.
Pour un gars de char c’est comme Noel tous les jours.
Un garage.
Donc.
En blague on dit souvent qu’il me loue le garage et que s’il est gentil il pourra même dormir dedans, des fois.
On se trouve drôle.
Pour le moment, il creuse, va faire couler une dalle de béton, a renforci la structure, place l’électricité, isole des murs.
Va m’installer un petit coin dans son garage.
Pour que je puisse corriger quand il va gosser dedans.
Pour que je ne sois pas trop loin.
De lui.
(…)
 
On cohabite donc.
Lui, moi, les trois enfants, Guy le chat gris, Katana le chat roux.
Et.
Ça va fichtrement bien.
Lui, moi, les trois enfants, Guy le chat gris, Katana le chat roux.
Peut-être parce que nous sommes tous des gens faciles?
Sauf le chat roux qui est un bébé chat et qui fait pipi dans les plantes.
Des fois.
( …)
Dans notre chambre, on fait l’amour.
Souvent
Beaucoup.
Trop selon mes enfants.
 
Désavantage collatéral d’être tous ou presque sur le même étage.
Mais.
Bon.
C’est comme ça.
Je me dis que c’est sans doute mieux que de nous entendre nous chicaner.
On fait l’amour tous les jours ou presque.
Des fois, deux fois par jour.
Rarement trois mais ça arrive.
Des fois, aussi, on fait juste se coller, se flatter longuement, nus, avant de s’endormir dans les bras l’un de l’autre.
Ça aussi c’est faire l’amour.
 
Je trouve.
(…)
 
Il me dit souvent que ça fait du bien d’être heureux.
Qu’il ne pensait plus l’être comme ça.
Qu’il est enfin bien.
Il me remercie souvent.
De cette autre chance qu’il a eu.
Qu’il dit.
Je lui dis souvent qu’on se ressemble beaucoup dans notre manière de se coller le corps.
De s’éprendre.
Toutes les nuits.
De se toucher toujours un peu.
De nourrir notre relation.
Dans le « care » que nous avons mutuellement l’un pour l’autre.
L’un pour les autres.
Et, c’est sans doute le gars avec qui je suis le plus sereine.
Parce qu’il ne me laisse jamais « spiner ».
Et,
Parce qu’il se place de mon bord du lit pendant que je suis dans le bain.
Pour me réchauffer la place.

mercredi 11 octobre 2017

Tome à 2

Et.
Nous y sommes encore.
Dans cet ensemble.

Formé de lui et de moi.
Et, de plus encore,

Car, on y a greffé des tas de trucs.

Une vie quotidienne dans la même maison.
Des soupers avec des amis.
Des projets de voyages.

Des chats à flatter.
(…)

Il me fait à déjeuner le matin.
Parce que sinon je ne mange pas vraiment.
Et.
Parce qu’il est dans la cuisine avant moi.

Une tranche de pain et de la confiture.

Il en fait une à mon fils aussi.
Qui se force à la manger pour lui faire plaisir.
Car, lui comme moi, le matin, on ne mange pas vraiment.

Mais, lui comme moi, on aime bien faire plaisir.
(…)

Il va sortir mon vélo du garage.
Celui de mon fils aussi.
Il vérifie que tout est ok, que les casques sont sortis aussi, que les pneus ont de l’air.

Bonne route bébé chat qu’il me lance invariablement lorsque je quitte.
En m’embrassant toujours.

Il n’oublie jamais de m’embrasser.
Deux fois plutôt qu’une.
Et une troisième.
Aussi.
Pour la route.

Il n’oublie pas non plus de m’enlacer quand j’arrive.
De me serrer très fort contre lui la nuit.
Toute la nuit.

Le genre de gars qui a les bras toujours ouverts.
Qu’un simple mouvement de mon corps dans le lit suffit à faire se retourner pour m’éprendre.
Le genre de gars qui semble toujours me veiller.

Puis.

Il n’oublie pas de me texter pour me dire qu’il m’aime.
Qu’il a hâte de me retrouver le soir.
Pour me souhaiter bon diner bébé chat minou.

Il n’oublie pas de m’enrober.
(…)

Il sort de la maison quand je reviens avec l’épicerie.
Va prendre les sacs dans la voiture.

Me dit de laisser ça au grand gars.

Comme de tondre le gazon, de sortir les poubelles, de porter ou de réparer mille trucs.

Comme de le laisser me masser.
Il étend alors son bras de géant pour atteindre un flacon d’huile.
Sur la tablette en haut du lit.
Il me flatte doucement.
Attentivement.
Parce que je suis son bébé minou d’amour.
Qu’il me chuchote.

(…)
Des fois je me dis.
Puis.
Je lui dis aussi.

Que c’est peut-être parce qu’il m’a montré le plus laid de lui-même que je peux vraiment être moi avec lui.
Sans artifice.
Même si ce n’est pas tout le temps beau.

Et.
Peut-être que c’est parce que j’ai vu loin en dedans de lui.
Qu’il peut aussi être sans fard.
Avec toutes ses failles et toutes ses forces.

Peut-être alors que c’est uniquement en voyant l’autre nu, complètement nu et en le trouvant laid…qu’on est capable de le retrouver beau.

Peut-être.
(…)

 

 

 

 

 

lundi 5 juin 2017

L'art de la bandaison

Il m’a construit ma van de rêve.

Ce projet un peu fou, cet achat impulsif du 2 janvier 2017.
Une Chevy van 1994, rouge, sur le métal dedans.

Moi qui avait toujours eu cette envie d’une chambre mobile, d’être en éternel road trip.
J’ai acheté ça un gros 1800$.

Et.

Ça nous a donné un beau projet commun.

Et.

Surtout.

Une autre voie à ce nous deux en construction.
Un tournant pour vrai.
Un truc à rêver ensemble.

Il s’est mis à tâche…avec enthousiasme.

Isolation des murs, filage électrique, pose de lambris de pin, pose de lumières encastrées, installation d’un « vent » sur le toit, ancrage d’un autre siège en avant, clouage de tapis au sol, vissage d’un rack sur le toit, collage d’un collant avec un ours qui fait des câlins à un arbre sur le côté de la van.

Il y a mis du temps, du cœur.

Des essais et des erreurs.

On a ri. 
On a essayé des trucs. 
On a simplifié le projet.
On a toujours été sur la même longueur d'onde.
Avec la même vision du résultat final.

On ne s’est jamais chicané.

On y a fait l’amour.

On a fantasmé sur les possibles de cette chambre mobile.

Puis.

C’est beau.
Pour vrai.

Il est fier de lui.
Je suis fière de lui.

Puis.
On va se le dire.

Un gars qui est fier de lui.
Qui est mieux dans sa tête.
Qui a repris le contrôle de ses finances.
Qui a des rêves et des projets.
Qui occupe ses mains.
Qui mange bien.

Ben.

Ça bande.

Des fois, c’est aussi simple que ça.


Enfin, on se comprend...
Ce n'est pas tant simple que ça.

Aller bien.