jeudi 22 décembre 2016

Lendemain de veille

Dur de savoir ce qu’il veut, pense, espère, ce gars de la terrasse.
Et, comme je ne demande pas.
Je n’en sais pas plus.

C’est un genre de flou.


Qui me va bien.
Qui est reposant aussi.

Que je lui disais hier soir d’ailleurs.

On se voit, un peu random après des semaines sans se donner de nouvelles, on reprend là où nous avions laissé, on ne se demande rien sur nos autres relations, on jase dans la cuisine comme des vieux amis en s’effleurant comme des vieux amants, on parle voyage et projets, on mange et on fait ensuite l’amour dans la chambre, puis on jase encore et on refait l’amour et on jase encore et on refait encore l’amour, et je me rhabille avant minuit, je ramasse la cuisine laissé en plan avec lui, je quitte en l’embrassant sur le pas de la porte et en le remerciant pour le souper.

Ciao bye.

Pas de à la prochaine, pas de on se redonne des nouvelles.

On peut se revoir comme on peut ne plus jamais se donner signe de vie.
Les deux options sont autant probables l’une que l’autre.

Intéressant dans l’inconnu que cela amène.

(…)

C’est un amant qui vient souvent et facilement.
J’aime ça comme ça.

Mon genre de sexe.
Plusieurs fois et faire jouir souvent.

Plus cochon que la dernière fois.
Pas pire bon.
Mais sans orgasme pour moi.

Il ne semble pas trop s’en formaliser d’ailleurs.
Ce qui me fascine toujours un peu.
Quand le compagnon de lit semble ne pas trop avoir à cœur de faire jouir.
Et de s'y complaire jusqu'à plus soif.

Moi qui aime tant l’orgasme de l’autre.

Mais bon, c’est comme ça avec lui et je compose relativement bien avec le concept.

J’aime le sexe même sans que mon corps jouisse.
J’aime le sexe pour bien plus que des orgasmes.

(…)

C’est dans les escaliers de son appartement qu’il m’a prise.

Le géant.

Je me suis retournée en montant.
Il me suivait.
Me suis assise sur une marche.
Son sexe à la hauteur de ma bouche, je l’ai sucé.
Il m’a retourné, remonté mon manteau, baissé mes pantalons.
M’a pénétrée ainsi.

Dans les escaliers.
S’est arrêté juste avant de venir.

On a monté le dernier étage.
On s’est déshabillé.
Il m’a reprise sur son lit.

Est venu dans ma bouche, m’a fait jouir ensuite, est venu en moi, est revenu dans ma bouche. 
Je ne crois pas qu’il a vraiment débandé entre. 
Ses mains sur mes seins, mes hanches, mes fesses.
L’emprise de sa chair, les secousses de sa masse.
Sur moi, en moi.

M’a serré jusqu’à me faire craquer les os.

Son nez dans mes cheveux, ses bras qui font deux fois mon tour.

Et.
On a parlé ainsi.

Il m’a dit à quel point tout cela l’excitait mais qu’il spinnait pareil un peu.
Qu’il avait envie que je le serre dans mes bras.
Qu’il savait que j’avais besoin de voir d’autres gars pour être bien avec lui.
Qu’il était allumé par l’idée, que c’était hyper bandant, qu’il avait cette impression qu’il ne pourrait vivra ça avec personne d’autre mais qu’elle n’était pas si simple à composer.

Cette idée de moi dans un autre lit, au creux d’autres bras.

Indéniablement normal que ce ne soit pas si simple tout le temps.

Il m'a dit qu’il se rendait compte à quel point il tenait fort à moi et à quel point il m’aimait tellement…qu’il ne voulait pas me perdre une deuxième fois.

Mais ça, je n’écoute pas trop quand il me dit des affaires de même.
Son intensité qu’il a toujours eue et qui me séduit tant, me fait peur.

Je lui ai dit.

Qu’il m’avait déjà dit ça et qu’il m’avait crissé là pareil.
Salement.

Que ça ne vaut pas beaucoup pour moi ce qu'il me dit même s’il est sincère en-dedans.


Alors je suis prudente et toujours dubitative.
Ma main sur le brake à bras.
Solide.

Plate pour lui mais on compose avec cette faille dans notre histoire.

Ce trou, cette chute.

Suis brisée un peu.

Et sur mes blessures, malgré bien du baume qu’il me tartine, il reste des échardes. 

mercredi 21 décembre 2016

Le gars de la terrasse

Il a l’approche douce.
Lente.

Je sais, il le sait, on le sait que la finalité sera la même.
Je vais finir dans son lit, indéniablement.

Mais il tourne bien autour du pot.
Et j’aime observer les cercles qu’il tisse savamment.

Le gars de la terrasse.

On ne s’est pas revu depuis octobre.
On se texte peu voire pas.

Il a refait surface il y a deux semaines.

M’a demandé si j’avais des dispo pour reprendre la discussion là où nous l’avions laissé, pour tenter de se rendre à manger le dessert, pour goûter enfin aux fromages.

Je n’ai pas demandé pourquoi autant de temps et de silence.

Je n’ai pas demandé ses motivations.
Elles m’importent tellement peu.


On a badiné sur le thème des bouteilles à la mer.
De ces messages qui n’appellent pas vraiment de réponse.

On a décidé de se faire un apéro-souper ce soir.
Chez lui.

J’ai hâte.

J’aime parler avec lui et il est affectueux.
Il est délicat aussi.

Vais sans doute partir vers minuit.
Avant de me changer en citrouille.

Mon heure pas mal chez les hommes avec qui je ne partage pas toute une nuit.
Avec qui je ne fraye pas dans le matin.


C’est une autre catégorie de relation pour moi.
Frayer le matin.

Se lever avec un autre, prendre sa douche ensemble, partager le premier café, s’embrasser avant d’aller au travail.

Je réserve ça à peu.

Ces matins où nous sommes bien plus à nus que durant la nuit.
Où l'âme se dévoile autrement que le corps.
Dans cet autre dénudement.

(...)

Est-ce que je vais aller chez le géant ensuite?

Sans doute.

Parce que, on ne fera pas semblant de ne pas aimer ça.
Faire l’amour avec un gars en sachant que je vais chez un autre après, m’excite. 
Faire l’amour en sachant que je vais raconter aussi. 
J’imagine alors ce que j’ai envie de dire et je le fais pour que ce soit vrai. 
Suis toujours vraie.

Et.
C'est un peu comme si l’autre était aussi dans la pièce avec ce désir à son comble.
À regarder.

Mon côté exhibition et performance.
Mon aspect théâtre aussi.
Dans cette idée de faire un show.
Au lit comme ailleurs.
Bien souvent.


Ce serait un peu bête de s’en passer.

vendredi 16 décembre 2016

De la suite des choses...

Et ce fut…

Très érotique.

Attentif vers mon sexe, le dieu comptable est un homme habile.
Beau préliminaire vraiment.

Il avait tout préparé.
Dans l’éclairage feutré de sa chambre.
Sur ses draps blancs.
La débarbouillette chaude, la serviette, la lame neuve, la mousse, le bol d’eau pas loin.

Et cette impression qu’il touchait à un acte tellement intime.
Être à l’aise avec lui.
De le laisser faire.
Et voir ses mains travailler.
Sur moi.

Et boire du vin en même temps.

Et jaser avec lui.

Et rire.

Comme souvent.

Avoir hâte à la suite.

Le savoir aussi excité que moi.

Puis la suite qui est venue.

Se coller après, jaser encore, me rhabiller, repartir.

Un jour je vais finir par goûter ton café du matin, que je lui ai dit.

Tu te sauves tout le temps, qu’il m’a répondu.

Je l’ai embrassé.

On se redonne des nouvelles qu’on s’est promis.

On va se revoir, que l’on sait.

(…)

Dans le stationnement, devant chez lui, le géant m’attendait.
Il revenait du nord.

Il s’est penché vers moi à travers ma vitre baissé.
- il est venu dans ta bouche? »
-Oui, et sur la joue…
Il m’a léché la joue avidement.
-shit, suis déjà bandé, qu’il m’a dit.

Je suis sortie de la voiture, il a glissé ses mains sur mon sexe.
Debout, dehors, sous la neige qui tombait, il m’a caressé.

Nous avons monté rapidement les escaliers vers chez lui, nous sommes déshabillés en vitesse, il m’a couché sur son lit pour me lécher.

Langue experte s’il en est une, inlassablement, il m’a fait jouir.
J’ai mouillé son lit, ses doigts, ses mains jusqu’à ses coudes.

Il s’arrange toujours pour que je jouisse copieusement.
Je m’arrange toujours pour qu’il vienne aussi copieusement.

Parce que son orgasme m’excite encore plus que tout le reste.

Il s’est étendu ensuite.
Contre moi.
M’a demandé comment avait été ma soirée.

Je lui ai raconté.

Il a rebandé immédiatement.
M’a prise par les hanches pour me pénétrer.
Solidement.
Du genre à laisser le bas des reins en compote.
À faire bouger le lit dans la chambre.
À se retenir pour ne pas rentrer dans le mur.

Il a jouit en moi.
Et.
On s’est endormi comme ça.

Toute la nuit, il m’a serré fort.
M’a dit qu’il avait encore le gout mais que son corps n’en pouvait plus.
Repue je dormais de toute manière.
Dans des demi-sommeils, je l’ai sucé un peu, il m’a caressé, on s’est rendormi.
On a refait cette séquence quelques fois.

Du sexe dans la brume de rêves.

Contre l’ours.

(…)

L’univers des fantasmes me fascine.
Ce qui fait jouir l’un, ce qui excite l’autre.

Ce qui m’excite.
Ce qui l’excite.

Des choses nouvelles.
Qui arrivent maintenant dans ma vie.
Pour lesquelles je suis prête.

Dans cette évolution des plaisirs.
Dans cette connaissance de moi.
Qui vient avec l’âge.

Dans cette idée aussi que tout se fait, sans jugement, sans conventions à suivre.
Dans cette urgence d’essayer.
Surtout.

C’est nouveau aussi pour le géant.
Qui se découvre des envies latentes.
Qui se permet surtout de les suivre.

C’est peut-être là le secret de sa vitalité sexuelle avec moi?

Cette liberté de dire et de faire ce qu’il a toujours eu envie.

Se permettre le désir et tout ce qui vient avec?

Don't know vraiment.

mardi 13 décembre 2016

Couper court

Soirée avec le dieu-comptable ce soir.

J’ai envie de le voir.
Cet amant bi-mensuel.

Il a envie de raser mon sexe et cette idée m’excite.
Il m’a texté ça la semaine dernière.

Et.

Ça doit bien faire mille ans qu’un homme ne s’est pas proposé pour le faire.

Je ne me rase pas souvent complètement.
Je coupe court, j’épile mais je me mets rarement aussi complètement à nu.
Je ne trouve pas ça tant esthétique et je déteste la repousse.
Puis j’aime bien le poil aussi chez un autre dans cet aspect plus brut, plus nature, plus primitif des corps.

Mais.

Un homme qui me rase, j’adore.
Comme un homme qui me mettrait du vernis sur les orteils.
J'adorerais aussi.

Cette attention douce qu’il porte alors à mon sexe.
La concentration qu’il y met.
Les yeux et la bouche si près.
Sentir son souffle en même temps qui effleure.
L’eau qui coule.
La mousse.
La sensation de la lame.
Mon corps dans cette attente qu’il y glisse sa langue, son doigt.
Le savoir vigilent de faire de la belle ouvrage.
Devoir faire attention.

J’aime un homme attentif qui travaille de ses mains.

Et.

M’obliger alors ce lâchez prise et cet abandon.
De laissez faire un autre.

On prendra des photos avant/après qu’il m’a annoncé.

(...)

J’irais rejoindre le géant après.

Pour lui faire profiter aussi de ce doux de mon sexe.

Pour me sentir encore cette perle dans un écrin.
Pour dormir dans des bras qui ne me lâcheront pas de la nuit.

Puis surtout parce que ça le/me/ nous excite.


Soyons honnête.

vendredi 9 décembre 2016

En haut de la pente

Une soirée avec le géant.
Encore une autre.

Nous devions aller aux danseuses.
Parce qu’il y a déjà travaillé dans le temps.
Comme doorman et homme à tout faire.

Je le savais.

Puis, je suis curieuse, anthropologiquement parlant, de cet univers.
À part, en marge, en parallèle.
Qu’il m’en soulève un pan, m’amuse.

Et
Parait que la pizza est bonne.

(…)

Finalement,

Après l’apéro, que nous avons pris dans le bain.
On est allé jaser au lit.
Se flatter doucement, se masser.
Manger des noix et du prosciutto sur et sous les draps.
Nus à la lumière des chandelles.
À la méga bonne franquette, comme toujours.

Puis ma fille qui m’appelle pour que je l’aide à écrire son texte dans son album de finissant.
Lui et moi de donner des idées loufoques de textes poches.
Et de me sortir le sien, d’album des finissants.
Le grand gars qui dit des « je t’aime » à tout le monde que c’était écrit sous sa photo.
J’ai ri.
J’aurais dû lire ça avant, que je me suis moquée.

(…)

Puis, je lui ai lu du Gaston Miron.

Parce que j’ai décidé de me faire tatouer un vers de la Marche à l’amour.
Dans mon dos, sans doute.

« Coule-moi dans tes mains de ciel de soie »

Ce sera.

La poésie, ma culture québécoise, l’amour et la sensualité que ça dégage.
Tout ça en une phrase.
Porté sur moi comme un présentoir à partager.
Que ça me touche dans mon cœur et sur ma peau.

(…)
Puis, je lui ai lu le texte Tricot serré.
Que j’ai écrit ici.

Et
Il s’est mis à pleurer.

C’est vraiment comme ça que tu me vois?
On ne m’a jamais rien écrit d’aussi beau, qu’il m’a dit.

On s’est collé fort.

Il m’a enserré pour la nuit.
Comme dans un écrin chaud.

Peu de sexe cette fois-ci mais tellement de love.

-Tu ne me crois pas que je t’aime pour vrai, hein?
-Non, je te crois que tu m’aimes pour vrai, là, maintenant.
Mais, te croire plus que là, maintenant, ça me fait trop peur.
Parce que tu flattes tellement bien dans tous les sens.
Parce que t’es zéro avare de mots, de gestes, de câlins.
Parce que tu touches comme j’aime être touché.
Fait que, si tu décides de repartir, de même, tu vas encore me laisser avec des gros trous en dedans.
Des trous qui prennent du temps à se refermer.

Alors non, je ne veux pas te croire, je ne veux pas t’aimer.

(…)

Comme des coups de butoir.
Son « amour » fonce vers moi.

Sur son passage, comme une tornade, un tank.
Tout plie, se broie.

Il force, cogne, me renverse.
M’en donne tellement.

Il me texte tous les matins et toute la journée, m’appelle plusieurs fois, il veut me présenter à ses parents, si c’était juste de lui, je serais là au souper de Noel de sa famille, il veut embarquer dans mon projet de van et de road trip, il m’appelle sa copine, puis il m’a équipé en ski de fond et en ski alpin car il veut me montrer à aimer l’hiver.

Son intense rejoint mon intense et je sais que nous avons les mêmes carences affectives et que nous nous remplissons mutuellement de la même manière.

Mais, je suis échaudée.
Je sais que tout peu dégringoler, redescendre.
Je me sens avec lui comme en haut d’une montagne

Avec cette peur de tomber qui m’habite tellement quand je vois une pente, au propre comme au figuré.


Alors, je souris quand il me dit « je t’aime »,  je vais passer Noel dans ma famille et puis je fais mes projets sans tenir compte de lui. La van c’est moi qui va l’acheter, seule, même si on regarde les modèles ensemble.

Mes vacances se planifient célibataire et je continue mes relations avec les autres hommes qui peuplent ma vie…le dieu-comptable, le gars de la terrasse, l’ex de la blonde, le couple.

Je vais aller skier par contre, ça, ça me tente vraiment!
Même si j’ai peur.


Et arranger avec lui le chalet où il va les fins de semaine.
Parce que j'aime cet endroit, un vieux restaurant désaffecté en bois et brique d’un de ses amis et qu’il entretient et occupe. 
C'est tout croche dedans, c'est immense, c'est vide.
Je lui déniche alors des vieilles affaires pour habiter l'espace, de la vaisselle, des coussins et ça m’amuse…dans cette impression de jouer aux Sims mais dans la vraie vie.

Mais, je sais aussi que c'est un peu un nid que je me construits.

Et que le sevrage sera dur, un jour.
Comme dans toutes relations dans laquelle l'on trouve plaisir.
À bien y penser...


vendredi 2 décembre 2016

Attention, le contenu de ce texte peut choquer

Soirée avec le dieu comptable.
Même patern.
Une formule gagnante de toute manière.
Feu, vin, discussion, sexe, discussion encore, sexe des fois encore et je quitte.

On a commencé plus tôt le sexe cette fois-ci.
Sur le tapis, c’était très sexe justement.

Il avait envie que l’on prenne des photos.
Me l’avait texté le matin même.
En sachant très bien que ce serait sans doute aussi un peu pour les yeux d’un autre ou de quelques autres.

Ça l’allumait, ça l’amusait aussi.

Il s’est rendu compte, en regardant ensuite ce que ça donnait, que son sexe était vraiment impressionnant dans une bouche.

J’ai ri.

Sans doute les plus belles photos de sexe que j’ai prises.
En noir et blanc, les cheveux relevés, camisole, collier.
J’ai l’air d’une femme des années 50 dans la série Mad man en train de faire une pipe à son patron.

Belle séance de sexe aussi. 
Il vient une fois, moi aussi et c’est pas mal la norme ensemble. C’est moi qui me fait jouir, c’est dans ma bouche qu’il vient. Un certain modus operandis de nos soirées, on va dire ça de même. Avec quelques variantes naturellement.
Variation sur un même désir.

Discussion ensuite sur le thème des zones de plaisir, de ce qui me plaisait chez lui, il trouve les femmes trop rapides à vouloir s’engager dans un couple, a toujours envie de reculer quand c’est le cas, n’a pas envie d’une routine avec quelqu’un.

Je ne voulais pas partir tard.
Il se lève aux aurores et j’étais fatiguée aussi.
Et je ne dors jamais là de toute manière.

Texto du géant, en quittant, et qui savait que j’étais avec le dieu comptable.
« Si tu as le gout de venir faire dodo chez moi après, ça va me faire plaisir de te coller ».

Lui ait envoyé une photo.
Il avait encore plus le gout que je vienne le rejoindre.
Fantasme chez lui de me prendre après un autre.
Nous en avions parlé souvent.

Pour vrai, j’avais envie de voir ce que ça faisait.
D’assumer totalement.
D'aller au bout de l'idée.

Et de dormir avec lui aussi.

J’y suis allée.

(…)

Chandelles partout dans son appartement quand je suis arrivée.

Il m’a prise dans ses bras, m’a demandé si je voulais prendre un bain.

Chandelles dans la salle de bain aussi.
Je n’avais pas nécessairement envie de me laver.
Il n’y tenait pas du tout, j’ai demandé.
Baiser avec des condoms ne fait pas sentir très sale de toute manière.
Mon opinion.

On a fait l’amour.
Toute la nuit, comme des malades.
Incapable de dormir, comme souvent.
On a accumulé les orgasmes.
Il m’a fait jouir avec sa langue comme jamais.
A passé des heures les mains sur mon corps.

On a parlé aussi.

De ma soirée avant, du fait qu’on s’était vu plus que prévu cette semaine, de ma peur de retourner dans une structure avec lui, du fait que je n’étais pas capable de cacher des choses à d’autres, de ma trop grande transparence avec tout le monde.

Il a ce désir et cette envie de tout me dire *, maintenant, j’ai ce désir de lui en dire moins.

Pour ne pas retomber dans un engrenage de demander implicitement des permissions, des autorisations morales.

On a aussi parlé de comment il se sentait mais surtout comment je me sentais moi.
De voir deux gars le même soir, pas en même temps, mais un après l’autre.
Moi qui a toujours espacé de quelques jours mes nuits avec des amants différents.
Pour je ne sais quelle raison.
Comme si c’était plus cachère comme ça.
Plus acceptable.
Plus comme il faut selon un vague standard.

Excitant pour vrai dans un sens.
De constater aussi que je ne m'étais pas transformé en cendres.
Que la foudre divine m'avait épargnée.
Que je restais la même.
Aussi acceptable que la veille.

Mais, tout de même, dur pour moi de ne pas sentir que je devrais le dire au dieu-comptable alors que ça ne le regarde que peu voire pas du tout dans la mesure où il sait déjà très bien que je vois d'autres personnes que lui.

Dur pour moi d’assumer la pleine liberté de mes actes sans vouloir me rapporter et sans avoir cette impression que tout le monde doit approuver ce que je décide de faire.

Dur pour moi aussi de dire non.

Dur de ne pas faire des choses en fonction des autres.

Dans cette peur que j’ai de blesser, dans cette idée que je suis responsable du bonheur de tous.

Je pense trop.
Duh.

Voilà aussi le constat que j’ai fait.

Nous avons prolongé le matin.
Je commençais tard.
Il a pris off.

On s’est lavé mutuellement dans la douche.
Comme toujours.


*Il a vu en novembre, une ex-copine à lui. 
Une agente de bord qu’il a fréquentée pendant quelques mois, il y a un an. 
Une fille avec qui il n’a jamais bandé,ni vraiment jouit, mais avec qui il partageait des activités et des moments.

Il avait l’impression et l’envie de finir de quoi avec elle, de vérifier s’il bandait plus qu’avant, de lui montrer qu’il en était capable aussi.
Ils se sont collés, il l’a fait jouir. Il n’a toujours pas bandé. Il n’est pas resté dormir.

Il l’a reverra peut-être parce que la faire jouir, c’est le fun pareil.
Ça me dérange tellement zéro.
Entres autre car il ne me l’a pas caché (m’en avait parlé avant qu’il aille chez elle, m’en a parlé après aussi) comme il ne lui a pas caché qu’il me voyait. 
Il s’est rendu compte que c’était tellement plus simple de même. 
Que ça ne lui avait rien enlevé, ni avec elle, ni avec moi, qu’il se sentait bien mieux aussi.