Nous en avions parlé.
Avant que je ne parte.
De la possibilité que le géant, lui aussi, puisse
explorer un autre corps que le mien.
Durant mon absence.
Ou en général.
C’était un beau sujet de discussion.
J’étais ouverte à ça de manière rationnelle.
Je suis une fille cohérente.
Mon cerveau disait oui.
Mon cœur?
Plutôt non.
Disons.
Mais.
Dans cette rhétorique que je ne peux demander plus
que ce que j’offre.
Je me voyais mal être contre l’idée.
Mais, je me connais aussi.
Très bien
Avec mes peurs, mes doutes et mes insécurités.
De plus,
Fondamentalement, pour le moment, ça ne m’excitait
pas tant.
Ce n’était pas présent dans mon imaginaire érotique.
Cette idée de le voir ou de le savoir avec une
autre.
Alors que pour lui, me savoir avec un autre, le fait
vigoureusement bander.
On en avait parlé.
De cette dichotomie
Que je voulais être capable d’être assez bien avec
moi-même, avec lui, pour le vivre.
Sans peine.
Si jamais.
En enrobant le tout de ce que j’avais besoin.
Pour respecter mes fragilités.
J’avais tout exposé ça.
Nous en avions parlé.
C’était zéro dans ses envies qu’il me répondait.
Pas du tout son trip qu’il me disait.
Il reconnaissait mes hésitations sur la question.
Ne trouvait pas que ce devait être du donnant
donnant juste pour le plaisir de suivre la théorie.
N’envisageait même pas l’éventualité.
Avait envie de m’attendre.
Avait envie de m’attendre.
Il avait surtout envie de faire attention à moi.
Et que ce soit éventuellement une expérience commune
à partager d’une manière ou d’une autre.
Ensemble
(…)
Et c’est arrivé.
Avec une occasion offerte sur un plateau d’argent.
Une amie d’une connaissance qui ne l’a appelé que
pour ça.
Une nuit de baise.
Et lui qui avait cette envie de peau qui lui sortait
par les pores.
Sur un coup de tête, il est allé.
Puis.
Ça m'a été dit un peu tout croche.
Avec trop peu de mots pour que je sois bien
.
Trop peu de préparation pour que ce ne soit pas une
étrange surprise à distance.
Trop peu de détails pour que je ne puisse pas tout
imaginer.
Le pire comme le bien.
Rapidement.
Je me suis sentie exclue de ce trip.
Moi qui faisait tout pour l’inclure dans le mien.
Pour qu’il y trouve son compte et même plus.
Je me suis sentie.
Flouée un peu.
Beaucoup au fait.
Comme s’il n’avait pas fait attention à la manière
de faire.
Comme s’il n’avait pas fait attention à moi.
Il n’avait pas de permission à me demander.
Naturellement.
Mais il avait ce devoir de bien faire les choses.
Il avait ce devoir de prendre soin de…
Mon rationnel a trouvé ça drôle, normal, logique,
insignifiant.
Du sexe c’est tout de même insignifiant quand on y
pense sur une échelle de l’humanité.
Mais.
Mon émotif a trouvé ça ordinaire.
Dans la manière et dans ce que cela démontrait.
(...)
J’ai spinné.
Avant que l’on puisse finalement se parler vraiment.
Avant que je puisse mettre des mots entre les bribes
des textos.
Avant que l’on s’explique un peu.
J’ai eu envie de l’envoyer chier bien loin.
J’ai eu envie de tout finir ça là.
Puérile et spontanée, j’ai eu envie de fuir.
Je n’avais pas envie du rôle nul de la femme
trompée.
Pas envie d’entendre les explications d’usage que
l’on retrouve dans tous les dialogues de mauvais films sur le thème.
Je l’ai trouvé ordinaire.
Surtout
Il s’est trouvé ordinaire.
Davantage
Ce fut une nuit poche pour lui.
Pour elle aussi sans doute qui s’est fait appeler deux
fois par mon nom.
Un moment pénible avec une fille qui faisait
l’étoile et qu’il a regretté tout de suite après être venu.
En pensant à moi.
Parait.
Un classique.
Je ne voulais pas le faire sentir mal après.
C’est un adulte.
Mais il s’est senti mal tout seul, comme un grand.
Il a passé un sale quart d’heure qui lui
appartenait.
Parait.
(…)
Il a eu peur.
De me perdre.
Il a eu peur.
D’avoir scrappé quelque chose.
Il a eu peur.
D’avoir tué
ma confiance surtout.
En ses mots, en lui.
En cette certitude que j’avais qu’il ferait attention
à moi, à nous.
Qu’il ferait tout ce qu’il faut pour bien faire.
Il a eu peur.
Pendant les 24 heures de mon émotif avant que mon
super rationnel finisse par embarquer.
Ce rationnel qui me fait tout comprendre mais rien
oublier.
(…)
On s’est tout dit ça.
Et même plus.
Longuement.
On s’est exposés.
Et.
On s’est encore plus rapprochés.
Dans ce partage d’expériences de vie.
(...)
Bien des belles choses se sont dites.
Et.
J'y ai cru.
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