J’ai revu le dieu-comptable.
Sur la même terrasse du café de mon patelin.
J’y corrige, au soleil.
Souvent
C’est sa semaine avec ses enfants.
J'ai toujours les miens sans les avoir jamais.
J’ai apprécié qu’il vienne me voir sans que ce soit
pour se mettre.
Juste pour passer du temps.
Comme ça.
Comme ça.
Mais.
Ça me donne cette certaine impression que je lui dois
quelque chose.
Que je lui dois d’être entièrement à lui.
Corps et âme.
Corps et âme.
C’est nul le judéo-chrétien.
(…)
Il est très réservé.
Dans ses gestes et ses mots.
Plus à l’aise par texto de me dévoiler
son désir de moi ou ses envies.
En vrai, il me touche à peine, ne m’embrasse pas
vraiment.
Effleure mon épaule presque timidement.
Laisse sa bouche s’égarer furtivement sur mon cou.
Me chuchote doucement qu’il aime cette peau qui se dévoile au soleil.
Le temps que je sente son souffle.
Peu d'empressement, peu de ferveur, peu d'indice d'une attraction qui se dégage.
Il est adulte.
Je suis adolescente.
Peu d'empressement, peu de ferveur, peu d'indice d'une attraction qui se dégage.
Il est adulte.
Je suis adolescente.
Sans sa pudeur et sa retenue.
Et.
Et.
Je ne sais pas si ça me va.
Je me semble trop, il ne me semble pas assez.
Enfin, pas encore.
(…)
Je n’ai pas tout de suite cette envie qu’il soit
unique dans ma vie.
Je n’ai pas ce besoin d’être unique dans la sienne.
Tout est trop embryonnaire.
Frais.
Progressif.
Tâtonnant.
Tout est trop embryonnaire.
Frais.
Progressif.
Tâtonnant.
Je me fiche s’il voit d’autres filles.
Je ne lui demande même pas d’ailleurs.
Je ne veux pas de ces attentes.
Les miennes.
Je ne veux pas de ses attentes.
Les siennes.
Et moi?
J’ai envie d’autres.
Je ne sais pas lesquels encore, mais d’autres.
J’ai envie de plus, de trop, de déborder de quelque
chose.
J’ai envie de ne pas être sage.
De multiplier les expériences.
De multiplier les rencontres avec toute cette
diversité humaine qui me fascine tant.
Et de ne pas m’en faire avec ça.
J’ai envie de ne pas me sentir mal de ne pas avoir à tout
dire complètement.
À des questions qu’on ne me pose même pas, de toute
manière.
Enfin pas encore.
J'ai envie de garder des choses pour moi.
Car elles m'appartiennent.
J'ai envie de garder des choses pour moi.
Car elles m'appartiennent.
Et.
Je n’ai pas envie d’aller au-devant de toutes les
possibles interrogations.
Pas envie de tout dire dans une optique de quémander
une approbation, un assentiment, une permission.
Parce que c’est ça dans le fond.
Demander la permission comme une enfant à son père.
Demander la permission de devenir une adulte qui
peut bien faire ce qu’elle veut avec son corps et son cœur.
J’ai envie d’arrêter de me mettre des barrières
morales.
À des principes auxquels je ne crois même pas.
Mais.
Je n’ai pas envie non plus d’être une géante pas fine.
Fuck que c’est compliqué pareil.
Une géante pas fine?
RépondreSupprimerT'es drôle!
Et tellement pas ennuyante!