lundi 12 septembre 2016

Tomber beaucoup

Tomber de haut.

Soudainement.

Comme une bulle de bonheur qui éclate
.
Juste avant d’atteindre le ciel.

Pour la première fois je l’appelais ouvertement mon chum.

Pour la première fois, j'étais apaisée et confiante.

Pour la première fois, il avait passé la soirée avec des copains à moi.
Et ma mère, et ma sœur.

Pour ma fête.

Après une fin de semaine de camping bucolique et presque 3 semaines le corps imbriqué l’un dans l’autre, toutes les nuits.
Tous les matins.

Après avoir pensé à des tas de projets pour plus tard.
Des tas de rêves.
De se projeter dans l'hiver ensemble.
Dans un road trip en juillet prochain

Après avoir dit et s'être dit tellement de choses.

Sans jamais rien qui accroche.

Le sourire perpétuel aux lèvres.
Les yeux qui se miraient dans les yeux de l'autre.

Et faire aussi souvent l'amour.
Presque trois fois par jour depuis mon retour.

Toujours aussi bon.

Mais.

Intuitive.

Depuis 3 jours.

Je sentais un truc.

Je flairais un os.

Un malaise.

Un doute.

(…)

Il a fini par le dire.

Parce que j'ai demandé.

Difficilement.

Dans la voiture, en se rendant à un diner.
Une nuit qu'il avait passé seul à son chalet.
Sans me donner de nouvelles.

Une nuit qu'il a passé à regarder le plafond et à réfléchir.

Le jour de notre 6 mois de rencontre.

Il a fini par me le dire.

Que ça n’allait pas.

En passant par un paquet de détour sur des possibles raisons que ça n'aille pas.

Il a fini par me le dire.
La vraie raison.

Qu’il ne pouvait plus me mentir.

Et.

Qu’il avait vu d’autres filles depuis que nous étions ensemble.

2 ou 3…ou 3 ou 4…je ne me souviens plus et ça n’a pas vraiment d’importance.

Et.

Qu’il ne pouvait plus me le cacher.
Que ça le rongeait par en-dedans.

Il a fini par me le dire.

Qu’il était accro à la séduction et à se faire désirer.
Lui qui a déjà été sur des tas de sites de rencontres en même temps.

Que ce n’était même pas pour le sexe.
Mais
Que c’était la seule chose qu’il avait encore dans sa vie.

Dans cette vie sans famille vraiment, sans maison, sans carrière, sans un sous en banque, sans carte de crédit à son nom après avoir déjà fait faillite, sans racine.

La seule chose qui lui restait.
C'était ce jeu de séduire et de pogner.

Il a fini par me dire.

Qu’il pouvait bien me promettre qu’il allait arrêter mais qu’il savait qu’il ne pourrait pas.

Que c’était comme la cigarette.
Addictif.

Qu'il avait déjà eu, avant moi, une entente au travail, pour mettre son cellulaire dans le tiroir du bureau du patron.

Qu’il pensait qu’avec la bonne, moi, ça serait du passé.
Mais, qu’il constate que non.

Qu'il n'a qu'une vie à vivre et qu'il veut en profiter.
Qu'il ne veut pas arrêter.
Qu'il ne peut pas arrêter.

Il a fini par me dire.

Qu’il est un super bon menteur.
Un super bon acteur.

Que ça avait été épouvantable de me le dire avec la dernière, qu’il aurait du me le cacher comme pour les autres mais qu’il n’était plus capable de le faire.

Qu'il ne pouvait plus mentir alors que j'étais si transparente et ouverte.

(…)

Je suis descendue de la voiture en lui proposant la rupture.

Je suis comme ça.

Une fille facilitante.

Il ne semblait pas voir d’autres solutions de toute manière.

Autre que.
Celle de la facilité.
Celle de la fuite.

Parait qu'en général, il fait juste disparaitre.
Sans rien dire. 
Sans explications.

Parce qu'il a toujours fait ça.
Sauf pour sa première blonde avec qui il est resté fidèle et monogame pendant 13 ans.

Avec zéro sexe les 4 dernières années.

(…)

Je suis allée au dîner toute seule.
Avec les petits morçeaux de moi bien serrés sur ma poitrine pour ne pas tous les échapper en chemin.

Pour ne pas me perdre.
Pour ne pas me répandre sur le sol.

(…)

J’ai écrit.

Que je lui souhaitais une bonne route, que j'étais déçue et triste, que je ne comprenais pas trop, qu'il y avait trop de trou sans réponse pour que je sois apaisée.

Il m’a répondu que je lui manquais, qu’il m’avait aimé et qu'il m'aimait encore mais que, naturellement, seul lui savait que c'était vrai.

Que je l’habitais.

Qu’il n’allait pas bien, que c’était une mauvaise passe.

Qu’il me devait des explications.

Qu’il me devait la vérité.

Qu’il ne me pouvait me le dire en texto car il devait voir mes yeux.

Que s'il m'écrivait, la sauce allait embarquer.

Je lui ai dit que je ne savais où commençait le vrai et où finissait le faux.

Que c’était dur car si soudain.
Si peu prévisible.

Dur surtout car je l'aimais.

Malheureusement.

(…)

J’imagine tout et son contraire.

Le pire naturellement.

Cette impression que rien n’était vrai.

Ni l’amour, ni son désir de moi, ni son bien-être dans mes bras.

Je sais que je dois en prendre et en laisser.

Je me sens flouée.

Naturellement.

Comme une ombre sur les derniers 6 mois de ma vie avec lui.

Moi qui avait déjà de la difficulté à faire confiance en ce que l’on pouvait dire.
Voilà.

J’ai été servie.

Je me sens surtout blessée.
De toutes ces promesses.
De tous ces mots.

D'être celui qui allait prendre soin de moi comme personne avant ne l'avait fait auparavant.
Qu'il se voyait à long terme avec moi.
Qu'il rêvait de ce nous.
Qu'il n'avait jamais été aussi bien avec personne.
Qu'il allait être là pour me rassurer.
Que nous allions passer à travers les épreuves ensemble.

Bref.

De la belle sauce en ta.

(…)

On se voit ce soir.

Il me doit des explications qu'il m'a dit.
Il me doit la vérité.

Enfin.

La sienne.

Je vais l’écouter.

Et je sais que je vais le comprendre
.

Car c’est un humain qui patauge dans sa propre gadoue.

(...)

Et moi?

Je suis triste.

Beaucoup.

Moi qui m'étais promise d'éviter les hommes susceptibles de me faire mal.

Moi qui voulais avoir une carapace à l'épreuve de ça.

Pour moi qui est la transparence même.

Qui ne peut que tout dire à l'autre.

Ouille.

C'est dur.

Puis le pire.

C'est que je l'aime ce géant et je sais qu'il va me manquer.

Je n'ai pas envie de ça.

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