mardi 15 novembre 2016

Quelques adieux

On est allé faire un pic nic.
Pour regarder la lune.

Couvertures, chandelles, vin.
Sur le bord de l’eau, dans le sable.

On était seul.

On a gelé un peu mais on a dû y rester 5 heures.
Couché l’un sur l’autre.

Un beau moment.
Comme toujours.

Sans doute parce que c’est toujours comme le dernier.
Sans doute parce que je lui disais encore une fois adieux.

(…)

Je suis allée dormir chez lui.
Parce que ça me tentait.

Aucun envie par contre de faire l’amour avec un condom.
Ça ne fitte comme pas.

Et comme c’est hors de question que l’on fasse l’amour sans condom.
Il n’y a donc pas eu de pénétration.

C'est le prix à payer.
Pour avoir été cave.

C’est souffrant en quelque part.

Cette envie de le sentir en moi qui me tenaille.
Cette envie de se sentir en moi qui le tenaille.
Même si on compense.

On a encore beaucoup parlé.

On s’est flatté toute la nuit, tout le matin.
Dans la douche.
Encore.

(…)

On a décidé de ne se revoir que dans deux semaines.
Sinon ce serait trop facile de se voir tout le temps.
De dormir toutes les nuits ensemble.
Parce que c'est le fun pareil.
Dormir les nuits ensemble.

Et.

J’ai besoin de distance.
Besoin de ne pas me sentir prise par lui.

Je ne veux plus m’attacher à ce géant.
C’est trop souffrant.
C'est trop inconfortable.

Pas maintenant du moins.
Peut-être même jamais.

C'est ce que je me souhaite, en quelque part.
De me détacher doucement.

Et.

Il a tant à régler de son bord.

(…)

Il doit s’essayer à l’exercice de la franchise et de la transparence.
Pas juste avec moi.
Avec tout le monde mais, surtout, avec lui-même.

Et ce n’est pas si simple.

Il lui faut déconstruire des schémas et des réflexes ancrés depuis quelques années chez lui.
Mécanisme de défense, fuite, whatever c’est quoi.

Ce ne sera pas si simple car ce sera alors se montrer vulnérable et risquer de perdre.
Ce sera se mettre en danger.
Ce sera aussi risquer de se faire juger, de ne pas tout avoir facilement, de se montrer sous un jour moins positif, aussi.

Puis, le risque de faire souffrir, de faire pleurer, de faire fâcher, de se faire laisser.
Lorsque l'on se dévoile sans mentir il faut aussi devoir accepter que ça ne fasse pas l'affaire des autres, ce que nous sommes vraiment en-dedans.
Et qu'ils peuvent décider de lever les voiles.

Mais, ce sera aussi agir en fonction de ça.
Avec cette peur que nos actes aient des conséquences.
Et de, soit les assumer ou soit de faire autrement.

Enfin, il me semble.

Il a parlé avec sa meilleure amie, son ex avec qui il a passé 13 ans.
Elle habite dans l’ouest et elle était ici pour 4 jours.

Il lui a tout dit de son histoire avec moi.
Ses mensonges, ses cachettes.

Pour la première fois.

Il s’est senti soulagé.
D'en parler.

Elle ne le reconnaissait pas.
Elle, elle ne connait que le bon géant.
Celui qu'il a déjà été.
Celui qu'il veut redevenir.
Elle avait d'ailleurs envie de m'appeler pour me le dire.

Elle lui a aussi dit qu’elle ne pourra sans doute jamais plus vraiment lui faire confiance comme avant.
En sachant ce qu'il a été capable de faire.

C’est le prix à payer.

(…)

Il doit donc s’essayer à la transparence.
Il le sait.
Il le veut.
Avec moi.
Parait.

Parce que, s’il n’est pas capable avec moi, il ne sera pas capable avec personne.
Et qu'il va continuer d’avoir des relations de merde.
Vides.

Il le sait.
Il n'est pas si con.

Il sait aussi ce qu’il risque de perdre.

Qu’il y a des bonnes chances que je rencontre un autre homme avec qui je n’aurais pas ces blessures.

À qui je vais pouvoir faire confiance.
Avec qui je ne vivrais pas cette peur constante qu’il me chie dans les mains.

Juste de même.
Un soir où ça ne file pas.

Et peut-être aussi que ce que je vais trouver sous sa transparence ne m'ira pas du tout.
Que ce gars là ne me plaira pas.
Que ce sera loin de mon genre de relation.

C’est également le prix à payer.

(…)

Il doit aussi creuser ce qui le motive à passer d’une fille à l’autre.
Creuser pourquoi il ne refuse aucune opportunité qui se présente.
Comme il le fait depuis quelques années.

Ce qu’il y trouve.
Ce qu’il comble avec ça.

Peur de la solitude, besoin de plaire et de séduire, défi, envie de chercher si mieux se trouve, de vivre à fond des trips, name it.

Il devra creuser et voir s’il est capable de faire autrement.
S'il en a envie surtout.

Peut-être que la réponse sera non.

(…)

Il doit aller passer des tests aussi.
Pour repartir à neuf sur cet aspect.

Et il devra ensuite vivre ses « dates » autrement.

Ce n’est pas si simple des condoms quand tu as des problèmes érectiles.
Il bande bien, avec moi, la plupart du temps, mais une fois à l’intérieur surtout.

Il doit trouver une manière de s’arranger avec ça.
Enfin.

Mais ça lui appartient.

C'est à lui de se prendre en main.

Et de vivre avec le fait que je ne le croirais pas.
Pas de sitôt, pas facilement.

C'est le prix à payer encore une fois.

(…)

Bref.

Il doit ben des affaires.

Et moi, je ne dois pas.

J’ai mes propres affaires à gérer.

Mes propres envie de vivre autre chose et de ne pas nécessairement l’accompagner dans tous ses dédales pour se sortir de son trou.
Celui qu'il s'est creusé.

Je peux aider mais.
Je ne veux pas être uniquement en relation d'aide.

Il n'est pas mon projet.
Je ne veux pas le sauver.
Je ne suis pas sa mère. 
Ni sa psy.

Je ne sais même pas s'il en vaut autant la peine.

Il a l'impression qu'il ne pourra trouver mieux que moi.
J'ai l'impression que je vais pouvoir trouver mieux que lui.

Enfin.

Pour le moment, ça me va.
C'est valorisant.
C'est intéressant aussi.
Ça me fait réfléchir et avancer.

De toute manière, tout va prendre du temps et ne va pas se régler en deux semaines et avec quelques belles paroles au clair de lune.

Je ne veux pas espérer quoi que ce soit

Je ne sais même pas si je vais être capable.
De rester en orbite pas trop loin.
De ne pas spinner.
D'être confortable.
De l'aimer à nouveau comme je l'ai aimé.

En présence, avec lui, je le suis tout le temps.
Confortable et sereine.
Entourée de tout.
C'est après que ça brasse dans ma tête.
Parce qu'il m'a brisé par en dedans.

Il le sait.

Et.

Surtout

Moi, je le sais.

(…)

Peut-être qu’on va s’éloigner tranquillement.
Peut-être aussi qu’on va se rapprocher tranquillement.

Peut-être que je me trompe encore.
Peut-être que ça fera plus mal.
Peut-être que ça fera au contraire moins mal.

On verra bien.

Le plus important?

Je suis bien avec l’idée de ne le revoir que dans 2 semaines.

(...)

Il a peur.

Très.

Mais, c’est vraiment le moindre des prix à payer.

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