mardi 8 novembre 2016

Comme une petite madeleine

Il m’a proposé de venir souper avec lui hier.
Il cuisinait des pâtes.

J’ai fait comme si je n’avais pas lu l’invitation.

Parait que notre amour était pur, merveilleux, simple, enrichissant. Que c’était beau ce que l’on vivait.

C’est le recul qui lui fait constater ça.

Lui ait répondu qu’il devait pas mal moins s’ennuyer du nous quand il construisait une entité différente avec une autre.

Parait qu’il s’est imaginé une relation loin de la réalité, qu’il s’est imaginé que c’était la bonne alors qu’il se rend compte maintenant que c’était moi la bonne.  Que j’ai pas idée à quel point il s’était planté solide.
Il s’en veut d’avoir tout scrappé sur un coup de tête. Que c’était du grand n’importe quoi comme lui seul est capable d’en faire.

Qu’il a maintenant envie de prendre soin de nous.

« Tu m’as déjà dit ça, que j’ai répondu ».

Quand j’étais en France, il m’avait dit à quel point il voulait être le gars pour moi, qu’il voulait s’occuper de nous deux, être solide, qu’il nous voyait ensemble pour longtemps, qu’il allait s’arranger pour ça et prendre soin de nous.

Il sait qu’il m’en a dit ben des belles affaires et que je ne dois plus le croire, que la confiance est brisée sans doute à jamais, qu’il est allé trop loin avec ses mensonges.

Mais, que je vis en lui et que je lui manque tellement, tellement, tellement.
Avec tout ce beau que je lui ai apporté.

Parait que l’on ne pouvait pas faker l’énergie de nos calins et que c’était des vrais de vrai.

Lui ait répondu que j’avais cru à son dernier calin, dans mon lit, le soir de mon anniversaire. Quand il m’avait serré de toute son intensité pour me dire ensuite à l’oreille à quel point il m’aimait. Je me souviens avoir souri et avoir senti cet apaisement en moi, mon cœur enchâssé dans le sien. Deux jours plus tard il me disait que ce moment avait été fait et dit machinalement, par habitude car il avait arrêté de m’aimer le soir de sa rencontre avec l’autre fille.

Il est là le « ouch ».

Il est là l’impossible retour.

(…)

Voilà.

Toute la sauce que j’ai reçue.
La belle bouette.

Suis partagée entre l’idée d’être flattée dans mon égo et la sensation que c’est aussi faux que tout le reste.

C’est malaisant comme sentiment interne.

J’ai cru des choses qui étaient fausses et qu’il m’affirmait être vrai. Comment croire maintenant les mêmes choses qu’il affirme encore être vrai sans penser qu’elles sont aussi fausses que les autres?

Il a été capable de dire tout et son contraire.

Avec brio.
Il le sera encore.
Capable de.

Il ne peut juste plus utiliser les mots pour m’avoir.
Il l’a brûlé cette technique
Si c’est ça qu’il veut, rebâtir un nous, il devra trouver une autre stratégie.

Et.

Il ne pourra pas.

Car c’est un gars qui a toujours été dans la voie facile.
Paresseux et égoïste.
Il ne pourra jamais avoir assez d’énergie pour "fighter" aussi fort pour combler mes blessures et mes plaies, pour me convaincre de sa sincérité.

Il ira vers le plus facile.

Et ce n’est pas nous.

 (….)

Simon.

Mon premier amant et premier chum aussi.
J’avais 16 ans et lui 18.

Nous avons passé deux ans ensemble.

À faire l’amour comme des fous des dizaines de fois par jour, à vivre une relation de couple avec tout ce qui venait avec.
La belle-famille, les soupers avec les amis, le voyage en Europe.

Il m’a laissé un soir.
Pour coucher avec une fille de son travail.

Il est revenu 3 jours après.
La queue entre les jambes.

Désespéré d’avoir fait la gaffe de sa vie.
Il m'a pleuré ça quelques mois durant.

Je ne l’ai pas repris.

Je l’ai revu, il n’y a pas si longtemps.
Il s’en veut encore.

Comme une peine d’amour qu’il n’a jamais guéri.
25 ans plus tard.

Voilà.

Je lui avais dit au géant que c’était une mauvaise idée de me laisser.

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