Il m’a proposé de venir souper
avec lui hier.
Il cuisinait des pâtes.
J’ai fait comme si je n’avais pas
lu l’invitation.
Parait que notre amour était pur,
merveilleux, simple, enrichissant. Que c’était beau ce que l’on vivait.
C’est le recul qui lui fait
constater ça.
Lui ait répondu qu’il devait pas
mal moins s’ennuyer du nous quand il construisait une entité différente avec
une autre.
Parait qu’il s’est imaginé une
relation loin de la réalité, qu’il s’est imaginé que c’était la bonne alors qu’il
se rend compte maintenant que c’était moi la bonne. Que j’ai pas idée à quel point il s’était
planté solide.
Il s’en veut d’avoir tout scrappé
sur un coup de tête. Que c’était du grand n’importe quoi comme lui seul est
capable d’en faire.
Qu’il a maintenant envie de
prendre soin de nous.
« Tu m’as déjà dit ça, que j’ai répondu ».
Quand j’étais en France, il m’avait
dit à quel point il voulait être le gars pour moi, qu’il voulait s’occuper de
nous deux, être solide, qu’il nous voyait ensemble pour longtemps, qu’il allait
s’arranger pour ça et prendre soin de nous.
Il sait qu’il m’en a dit ben des
belles affaires et que je ne dois plus le croire, que la confiance est brisée
sans doute à jamais, qu’il est allé trop loin avec ses mensonges.
Mais, que je vis en lui et que je
lui manque tellement, tellement, tellement.
Avec tout ce beau que je lui ai
apporté.
Parait que l’on ne pouvait pas
faker l’énergie de nos calins et que c’était des vrais de vrai.
Lui ait répondu que j’avais cru à
son dernier calin, dans mon lit, le soir de mon anniversaire. Quand il m’avait
serré de toute son intensité pour me dire ensuite à l’oreille à quel point il m’aimait.
Je me souviens avoir souri et avoir senti cet apaisement en moi, mon cœur enchâssé
dans le sien. Deux jours plus tard il me disait que ce moment avait été fait et
dit machinalement, par habitude car il avait arrêté de m’aimer le soir de sa
rencontre avec l’autre fille.
Il est là le « ouch ».
Il est là l’impossible retour.
(…)
Voilà.
Toute la sauce que j’ai reçue.
La belle bouette.
Suis partagée entre l’idée d’être
flattée dans mon égo et la sensation que c’est aussi faux que tout le reste.
C’est malaisant comme sentiment
interne.
J’ai cru des choses qui étaient
fausses et qu’il m’affirmait être vrai. Comment croire maintenant les mêmes
choses qu’il affirme encore être vrai sans penser qu’elles sont aussi fausses
que les autres?
Il a été capable de dire tout et
son contraire.
Avec brio.
Il le sera encore.
Capable de.
Il ne peut juste plus utiliser
les mots pour m’avoir.
Il l’a brûlé cette technique
Si c’est ça qu’il veut, rebâtir
un nous, il devra trouver une autre
stratégie.
Et.
Il ne pourra pas.
Car c’est un gars qui a toujours été dans la voie facile.
Paresseux et égoïste.
Il ne pourra jamais avoir assez d’énergie pour "fighter" aussi
fort pour combler mes blessures et mes plaies, pour me convaincre de sa sincérité.
Il ira vers le plus facile.
Et ce n’est pas nous.
(….)
Simon.
Mon premier amant et premier chum
aussi.
J’avais 16 ans et lui 18.
Nous avons passé deux ans
ensemble.
À faire l’amour comme des fous des dizaines de fois par jour, à
vivre une relation de couple avec tout ce qui venait avec.
La belle-famille, les soupers
avec les amis, le voyage en Europe.
Il m’a laissé un soir.
Pour coucher avec une fille de son travail.
Il est revenu 3 jours après.
La queue entre les jambes.
Désespéré d’avoir fait la gaffe
de sa vie.
Il m'a pleuré ça quelques mois durant.
Je ne l’ai pas repris.
Je l’ai revu, il n’y a pas si
longtemps.
Il s’en veut encore.
Comme une peine d’amour qu’il n’a
jamais guéri.
25 ans plus tard.
Voilà.
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