lundi 7 novembre 2016

Fallait s'y attendre

Il m’a écrit.

Je le savais.

Nuit d’insomnie hier et je suis allée voir sur Tinder s’il y était.

Avec cette curiosité un peu malsaine qui est la mienne.

Je l’ai trouvé.
Naturellement.
Suis très forte à ce jeu du chat et de la souris.

Je savais qu’il verrait alors sans doute ma fiche ce matin.
On voit toujours les nouvelles personnes qui arrivent sur le site et que nous n’avons pas encore éliminées.

« Bon matin, tu me manques énormément.
 Bonne journée»

Qu’il m’a texté.

Le géant pas fin.

Bon il n’a pas signé ça.
Naturellement.

J’ai répondu, naturellement encore.

Je n’ai pas encore trop appris à me taire.

Et je sais, surtout, que j’ai des blessures qui demandent des mots et des explications pour guérir. 
Que je dois comprendre pour avancer.
Aller au fond des choses.
Suis faite ainsi.

Fait deux mois que je stagne.
Que j'avance si peu.

Mais.

Ce n’est pas bon.

Enfin je ne le pense pas.

Je ne le sais pas au fait
Peut-être bien aussi?
Que c'est alors un passage obligé?
Pour l'évacuer une bonne fois pour toute?
Pour m'en libérer?
Pour retrouver ma légèreté?.
Pour ne plus avoir ce gout d'amertume en travers de la gorge?

Parait qu’il n’est pas heureux, que le nous deux lui manque, qu’il se rend compte à quel point nous étions bien car tout était tellement simple, si simple qu’il se refusait à y croire, qu’il s’est planté solide, qu’il n’y a pas une journée qui passe sans qu’il pense à moi, à ce qu’il a fait, qu’il réalise avec le recul que j’avais touché son cœur pour vrai en étant vraie, qu’il me ressent toujours en lui et que c’est un sentiment très dur à supporter et très fort en même temps.

Qu’avec moi il était heureux pour vrai.
Bla-bla-bla. 

Parait ben des affaires.
Suis pas si innocente et je le sais bien.
Qu'il parait...

Bref.

Je ne le crois pas.
Enfin une partie de moi aimerait le croire pour vrai.
Une partie le croit aussi un peu.
Honnêtement.
Je crois toujours les gens.
Et je n'apprends pas vite.

Mais je n’y arrive pas non plus.

Je pardonne tout le temps.
Mais je n'arrive jamais à oublier.

C’est étrange à vivre en dedans.
Cette dualité entre mes envies

Tenter de comprendre comment il peut me manquer autant.
Comment il peut m’habiter encore.
Après tout ça et
Malgré tout.

Cette empreinte de lui en moi.

Je ne sais pas de quoi elle est faite.

Quelle est la corde qu'il a touché pour que je sois si...

Si...et autant...

C’est totalement un mystère.
Qui me déconcerte.

(...)

Je me méprise d’avoir envie de lui.

Je veux prouver quoi?
À qui?

Je me méprise de ne pas l’avoir envoyé chier.
D’en être incapable.

Mais, je suis comme ça avec tout le monde autour de moi.
Je n’envoie chier personne.

Ce n’est pas le style de la maison.

Ce n’est pas ainsi que je m’affirme et que je me respecte.


Ce n’est pas ainsi que je me sens mieux.
De toute manière.

Je me méprise d'être aussi de cette race de femmes qui pardonnent.
Qui excusent.

Même ce qui l'est difficilement.

(...)

À ceux qui me jugent ou me jugeront.

Vous avez sans doute raison.

Je me juge bien plus que ce que vous pourriez le faire.

Mais.

On ne peut espérer pour soi des choses que l’on souhaite voir refuser à d’autres.

De toute manière, je ne sais pas trop quoi faire.
Avec ça.

Vais devoir y penser.

Ou pas.


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