jeudi 24 novembre 2016

Mille nuits en une

On aura beau dire.
Menteur ou pas.
Manipulateur ou non.
Le géant.

C’est tout un amant.

Ouf.


Quelle nuit!

C’était la 3ème fois que l’on se voyait depuis la rupture.

Nous avions devancé de quelques jours notre deux semaines prescriptif pour aller chercher ensemble la voiture qui était chez Anatole, le garagiste, à une heure de route.

La voiture.
Il l’avait acheté dans « notre » temps.
Une citroen DS 1971.
La voiture de rabbi Jacob.
Même âge que moi, j’étais, comme nous disions à la blague, la déesse dans sa DS.

Nous n'avons pas été capable de nous rendre plus loin que quelques kilomètres sans s’arrêter sur le bord de la route.
Sans changer ensuite de conducteur pour alterner le donneur et le receveur de caresses.
Ma brassière sur le siège arrière, son pantalon descendu sur ses cuisses.

Dans mes souvenirs de sexe en conduisant une voiture, c’est pas mal dans mon top 3 de grossière indécence à 120 km/h.

(…)

Chez lui.
Ensuite.

Nous avons pris un bain.

Je suis très bain dans ma vie.

Je n’ai même pas de douche chez moi mais un vieux bain sur pattes et un tabouret juste à côté.

Le bain matin et soir.

Comme un style de vie.

Le matin, rapide pour me préparer, le soir plus long pour me réchauffer comme un rituel avant de me coucher.

Mes enfants viennent m’y faire la conversation, ma fille y fait ses devoirs, j’y lis, j’y texte, j’y parle au téléphone.

J’initie presque tous les hommes de ma vie à ce plaisir du bain à deux.

Mousse et chandelles, mais ce n’est pas obligatoire.

Un en face de l’autre, ou l’un devant l’autre, ou l’un sur l’autre, selon la place.

Les discussions de bain sont uniques.

Tout son corps de géant ne rentre naturellement pas dans la baignoire.
Mais juste assez pour que ce soit bien.

On a dû y parler plus d’une heure.

Il me lave, je le lave.
On rajoute du chaud, on se flatte, on laisse couler l’eau sur nos corps pour le plaisir de la lécher ensuite, on se retortille pour être plus à l’aise.

On y a bu quelques verres aussi.
L’apéro dans le bain, j’adore.

Beau préliminaire avant d’aller s’étendre.

Il n’était même pas 19h. et nous étions déjà en mode lit.
Avec de la nourriture sur la table de chevet.

On s’était dit que si nous commencions tôt, on avait peut-être des chances de ne pas passer une nuit blanche.
Vœu pieux, je ne pense pas avoir dormi plus qu’une heure ou deux, vers 4 heures du matin.

Cette impression d’avoir fait mille nuits en une seule.

Huile, corde, jouet, massage.
Name it.

C’était fou, dense, intense.

Un beau bordel dans la chambre.
Au propre comme un peu au figuré.

Des premières fois pour moi, des premières fois pour lui.
Des trucs que je n’avais pas faits depuis longtemps.

Il m’a fait jouir 4 fois avec sa bouche.
Je l’ai presque fait jouir autant de fois avec la mienne.

On a parlé beaucoup comme dans toute bonne nuit dans un lit.

Son envie et besoin de tout me raconter le fait exprimer des tas de choses.
Comme une digue qui a sauté.
Il n’y a comme plus de frein, plus de barrière.
Enfin, il semble.

C’est intéressant au fait.
Très.

On parle du concept de fidélité, de l’idée du couple, de ses ex, de son côté égocentrique, de son rapport au mensonge, de son téléphone cellulaire qu’il est encore incapable de ne pas cacher, de ses peurs aussi face à la vérité.

Il me dit qu’il est en train de réapprendre à aimer, à faire confiance.
À croire que ça peut être simple et facile avec une autre.

Et je parle, de ce que je pense de lui, de ce qu’il vient toucher chez moi, de mon peu d’illusion aussi, de ce que je crois possible éventuellement, de mon besoin viscéral de ne pas être uniquement en relation avec lui, de tout ce que je lis sur les couples non-exclusif, des autres hommes que je rencontre aussi et qui comblent des choses chez moi qu'il ne comblera sans doute jamais.

Suis transparente, honnête.
Comme jamais.

C'est pas toujours facile à recevoir et à entendre.
Mais c'est comme ça.

(…)

-Tu as encore ta brosse à dent ici, qu’il m'a dit ce matin.
-Tu ne l’as pas jetée?
-Non, j’espérais que tu reviennes un jour et qu’elle soit là.
-Ben oui, tu me dompes salement du jour au lendemain pour une autre femme de ta vie et tu espérais tout de même que je revienne un jour?
-Oui, et tu vois j’ai eu raison d’espérer…tu es là.

Ouais.

Suis là.


Puis, c’était une bien belle de nuit.

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