jeudi 6 octobre 2016

J'ai fait ça

J’ai soupé avec le marionnettiste.

C’était le fun.

Beaux yeux, belle créativité.

Mais, bon, je n’ai pas eu envie de le frencher goulûment.
Et je ne crois pas en avoir envie un jour.

C’est le genre de gars qui pourrait me séduire.
S’il était mon collègue de travail et que je le voyais en action.

Il pourrait me séduire sur du long terme.
Par sa personnalité et son sourire.

Mais, vite de même.
Pas du tout.

Je vais devoir le "friend zoner" comme disent mes enfants.
Et ça.

Je déteste le faire.

(...)

Vers la fin du repas.

Au moment de payer.

Mes yeux qui accrochent ceux d’un homme assit à une autre table avec deux autres amis.

Ou c’est les siens qui ont accroché les miens.

Je ne sais pas trop.

Mais c’était comme ça.

Magnétique.
Inévitable.

On s’est cherché du regard tout le temps que l’addition se paye.
Sans pouvoir faire ou dire autre chose.

Un vrai de beau de beau regard.

Je me suis levée pour partir.

Il m’a souri, salué de la main.

Et.

J’ai quitté.

(...)

Puis.

J'y suis retournée.

Après avoir ramené le marionnettiste chez lui.

Je suis repassée devant la terrasse du resto.

Il y était encore.

Je me suis arrêtée pour lui glisser qu’il était vraiment un bel homme et que j’avais envie de le lui dire.
Simplement.
Juste de même.
Gratuitement.
Pour le remercier aussi de son regard.

Ses amis ont ri.
Que je m'adresse ainsi au seul célibataire, du groupe.

Je le savais de toute manière.
Il n'avait pas du tout un regard d'un gars en couple.
Bien que.
C'est encore drôle.

Il était gêné très. 
Et moi encore plus.

Sous ma verve, je demeure une fille timide.
Relativement.

Il m'a dit m'avoir regardé partir en se demandant bien comment savoir qui j'étais.
En se disant que la seule façon, c'était que je repasse sur la rue.

Et que bon.
Il n'osait pas non plus, vu que j'étais tout de même avec un autre gars à table.
De toute évidence.

On a jasé un peu tous ensemble.
J'ai refusé leur invitation à prendre un verre avec eux.
C'était pas du tout le but de ma démarche.

Il s’est levé.

On a marché un peu vers ma voiture.

Un gars réservé.

Bien plus que la force de ses regards ne semblaient le présager

Je devais bien dire 40 mots quand il devait en dire 2.
Mais suis comme ça aussi quand je suis mal à l'aise.
Je parle trop.

42 ans, cheveux gris courts mais un visage plus jeune.
L’air d’un fonctionnaire municipal avec un corps de cycliste.
Il est vraiment cycliste (les cuisses mentent rarement) mais travaille comme intervenant en santé mentale avec une formation de psycho-éducateur.

On s’est échangé nos numéros de téléphone.
Maladroitement.

J’ai ri dans ma voiture.

Je me trouvais drôle.

(…)

Selon mon ex c’est normal que si je regarde un gars, celui-ci va me regarder.

Parce que je suis belle. (merci ex).

Mais que ça fait un peu fille en manque selon une perspective masculine. (pas merci ex).

Bon

Ceci n’expliquant peut-être pas cela.

Mais.
En attendant le marionnettiste.
J’ai commencé un roman, de cette femme qui voit un homme dans la rue et qui en tombe follement amoureuse. Elle le suit dans un immeuble et comme il est psychanalyste, elle devient sa patiente pour tenter de le séduire.

Voilà.

Hier, sur la terrasse.

J’avais décidé d'être un peu cette femme.
Et.
De déjouer le hasard.
Pour la beauté du geste.
Aussi.

Parce que, des fois, la vie c'est comme un roman.
Ou vice versa.

(…)

Il m’a texté ce midi.

Pour me dire que mon audace et mon regard avaient piqué sa curiosité.

Qu’il ne s’était jamais fait aborder de cette manière, qu’il est gêné mais qu’il était devenu le héros de la soirée, devant ses amis, à son retour.
Qu'ils pensaient même que c'était organisé avec le gars des vus.

Mieux qu'une thérapie pour l'estime de soi, que je lui ai répondu.
Et suis pas si bonne actrice.

Enfin.

Bref.

Il m’a texté pour me dire qu’il aimerait bien que l’on poursuive notre conversation.
Si j'étais disponible.



4 commentaires:

  1. Je suis à moitié d'accord avec ton ex. ;-)
    Je pense que secrètement, tous les gars rêvent de se faire aborder. Mais bon, ça n'arrive que dans les fantasmes. À moins d'avoir le privilège de se trouver dans ton quartier.

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  2. Pas pour le défendre, mais ce que l'ex voulait probablement dire, c'est que tu pourrais choisir n'importe quel gars et que ça fonctionnerait sans doute. Que c'est pas de la magie, mais de la logique, et que ça mérite peut-être moins de s'en émouvoir comme on le ferait d'un roman... À moins d'être une fille en manque d'émotion romanesque ;)

    Faque en gros, tu peux sans doute laisser les autres s'émouvoir tu-seuls avant que de le faire toi-même, pis les laisser te courir après, pis choisir quand ce sera vraiment magique. Mais ça prend de la confiance solide... qui viendra!

    Ou encore, si c'est pas de la magie que tu cherches, ni de tomber follement amoureuse d'un psychanacycliste, et que c'est juste pour le trip de fleurter, tu peux facilement en ramasser des dizaines, de ces mecs (nous tous) qui (en effet!) n'attendent que leur fantasme se réalise et qu'une belle femme les accoste...

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  3. Dans la plus jeune génération, celle des moins de 25 ans, aborder directement un mec semble se faire plus facilement. Et des fois, les filles se font rejeter, tout comme ça arrive régulièrement aux hommes qui osent aborder les femmes. Ceci dit, mes informations me viennent de mes enfants et n'ont rien de scientifique! �� Ce qui devient rare pour toutes les générations, c'est d'aborder un être humain "en vrai ", sans passer par le filtre de l'Internet! Anyway, tu as été audacieuse et c'est en soi une source de fierté!

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  4. Je te trouve aussi TRÈS audacieuse...

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