mardi 11 octobre 2016

Quelques lignes de plus

On se revoit jeudi.
L’inconnu de la terrasse et moi.
Il viendra me rejoindre dans le café où je me serais installée pour corriger.
Je, et il aussi, trouve cela bien drôle.
Et j’aime, lui aussi parait-il, suivre le mouvement sans trop savoir où il mènera.
Comme une vague qui sera.
Plus ou moins courte.

Il écrit bien.
Sans faute et, pour vrai, ça fait longtemps que je n’avais pas lu ça.
Autant pas de faute.
C’est rafraîchissant.
Il parait qu’il attend jeudi avec la patience d’un gamin.
J’ai apprécié l’oxymore, voulu ou non.

Que nous le fassions exprès ou pas.
Nous ne nous sommes rien dit par texto.
Comme si cette envie que l’autre demeure une énigme jusqu’à la dernière minute nous habitait
Comme s’il était ainsi possible de tout imaginer, de tout désirer.
Comme si nous ne voulions pas constater trop tôt, que la vie est rarement aussi chouette qu’un roman.
Il est pour le moment quelques notes écrites rapidement sur le haut d'une page vierge.
Un personnage en construction.
Un début d'histoire.

Homme de taille moyenne, cheveux gris, yeux bruns.

42 ans.

Célibataire

Cycliste.

Habite et travaille à Montréal comme intervenant en santé mentale.

Écrit sans faute.

Regard de feu, sourire timide.

Et

Il a au moins deux amis.

Tout cela est bien assez pour un café.

(...)

Malgré les apparences.
Mon enthousiasme est relatif.

Très.

J’ai du métier dans les attentes inhérentes à ce genre de rencontre.

Tout de même.

Et je module les miennes en fonction de la forte probabilité que cela ne clique pas.

C’est comme ça.

Sans doute pour ça que, quand ça clique, c’est si merveilleux.

Parce que 98% du temps.

Ce n’est pas le cas.

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