vendredi 14 octobre 2016

Fuir encore, apprendre lentement.

Homme de taille moyenne, cheveux gris, yeux bruns.

42 ans.

Célibataire

Cycliste.

Habite et travaille à Montréal comme intervenant en santé mentale.

Écrit sans faute.

Regard de feu, sourire timide.

Et

Il a au moins deux amis.

(...)

Enfant unique et mère décédé il y a deux ans.

A beaucoup voyagé (Pérou, Argentine, Pyrénées, Sri Lanka, Barcelone...)

Revient d’un voyage de vélo en Suisse avec sa fille de 14 ans.

S’entraine pour le marathon de Philadelphie.

Aime la montagne.

Entraineur de hockey pour son fils de 16 ans.

Vient de se séparer cet été après 21 ans de mariage monogame fidèle.

A acheté le triplex de son beau-père et y déménage le 1 décembre.

Embrasse plutôt bien même s'il aurait avantage à avoir une langue moins intrusive.

Vient plutôt rapidement.

Éjacule dans la bouche sans avertir avant.

(…)

Il m'a prise par les épaules au marchant vers le restaurant.
Je l'ai tenu par la taille.
Après le deux heures que nous avions passé à parler devant un verre.
Avec un plaisir évident.
On s'est déplacés pour continuer la soirée ailleurs.

Nous avons mangé en nous tenant la main.
Et.
C'est vers la fin du repas que nous nous sommes embrassés pour la première fois.
Doucement.
Furtivement.
Sans urgence.
En laissant parler les regards plus que les mots.

Nous avons repris une marche après le souper.
En nous arrêtant pour nous embrasser.
Moins doucement.
Moins furtivement.

Il touche et il flatte beaucoup.
Avec tendresse.
Le visage.
Les cheveux.

C'était simple pour vrai.
Adolescent beaucoup.
Avec ce mélange de désir et de retenu.

Sans pression.

(...)

Longtemps que je n’avais pas fait de sexe dans une voiture.
Toujours un peu étrange comme set-up.
Non planifié mais il faisait froid dans les rues.
Et.
C’était comme une suite naturelle de la soirée assez sympathique.

Ceci entrainant cela, nous sommes des adultes consentants.

Libres.
Et.
J’en avais envie et j’ai accepté ce qui n’était pas nécessairement demandé.
Ou, implicitement.
On a suivi la vague.

On ne s’est pas déshabillés.
On n’a pas eu de pénétration.
Des limites à mes envies dans un espace aussi restreint.

Mais je l’ai pris dans ma bouche parce que ça me tentait vraiment beaucoup.
Puis qu’en voiture, c’est une pratique facile et excitante.
Le lieu s'y prêtant de multiples façons.
J'ai initié le jeu.

Mais.

Même si ce n’était activement le but de l’exercice.
Il est venu rapidement, sans avertir avant.

Trop rapidement pour que ce soit confortable pour moi.

Orgasme silencieux.

Super étrange au fait.
Je m'en attendais pas du tout disons.
Lui non plus, peut-être.

Naturellement, on peut dire que je l’avais bien cherché.
Mais.
Tout de même.

J’ai été déçue.

Parce que, dans mes règles non écrites de bienséance en matière de sexe.
On ne vient pas dans la bouche d'une autre sans prévenir un tant soit peu.
Surtout la première fois.
Surtout sans savoir si c’est ok pour la fille et si ça rentre dans sa zone de confort.

Personnellement, je n’ai pas de problème avec l’idée.
Bien au contraire.
J'adore le concept.
Mais, sans qu’on me le demande avant si c’est le cas ou sans que je n’aie abordé la question?

Je trouve ça vraiment ordinaire.
Très.

Tellement que ça m'a fait mépriser le gars.

En moins de 30 secondes, il avait rejoint la masse informe de tous les autres.
Loin du gars super que j'avais pensé entrevoir.
Il avait tout d'un coup, pas de classe

Et.
À partir de ce moment.

C’était la rupture radicale avec l’ambiance du reste de la soirée.
Que j'ai senti s'insinuer dans l'habitacle luxueux de la voiture.
Pour moi et sans doute aussi pour lui.

Parce que tout mon non-verbal devait bien exprimer ce que je ne disais plus.

Suis rentrée en moi-même.

Pour lui laisser de la place pour dire.
Des mots qu’il n’avait pas.
Alors que j’avais envie d’en entendre mille.

Le vide après le sexe me laisse toujours songeuse.
Je l'ai senti, surtout, lui, autre.
Presque radicalement.
Ou peut-être que c'était juste moi.

Curieuse que j’étais de savoir ce qu’il y avait dans sa tête.
Je n’ai rien demandé et 
j’ai laissé le silence s’installer.

(...)

Il m’a ramené à ma voiture.

Je suis partie, rapidement, sans l’embrasser.

Bye, que j’ai dit en ouvrant la portière.

Dichotomie notable qui tranchait furieusement avec le reste de la soirée.

Et oui.

J’ai fui.
Une fois de plus.


9 commentaires:

  1. Poche... Et franchement décevant. Il est plus probable qu'il soit mort de honte que méprisant à ton égard. Et si c'est pas le cas... Il devrait. Et tu mérites mieux :)

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  2. Il devient soudainement un goujat parce qu'il est venu dans ta bouche sans te prévenir???

    Il aurait forcé son chemin dans ta bouche, aurait insisté, oui, là, évidemment, goujaterie et manque de respect et de classe.

    Mais là, si je comprends bien, c'est tout à fait volontairement que tu l'as pris dans ta bouche, parce que tu en avais envie.

    Il est venu rapidement et ne t'en a pas avertie. Et puis après? Ça ne se contrôle pas toujours une éjaculation quand on se sent bien et qu'on se laisse aller.

    Il aurait fallu qu'il s'excuse? De quoi exactement?

    Il ne t'a pas fait jouir en retour? Il aurait pu le faire la fois d'après dans des conditions plus confortables que celles d'une voiture.

    Mais il n'y aura pas de prochaine fois, parce que tu ne laisses pas beaucoup de chance au coureur.

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  3. Haha...tu me connais mieux que ça! tu sais que je laisse toujours bien des chances au coureur...certaines me diront même trop mais ça c'est une autre histoire .;)
    Il aura une autre chance s'il la demande, naturellement.

    Je ne m'attendais pas du tout à jouir et ce n'est pas du tout ce qui m'a déçu! Je n'ai pas non plus dit qu'il était un goujat (c'est fort pareil comme terme) mais que ça avait un peu manqué de classe et de considération, que c'était ordinaire.
    Bien des filles n'aiment pas avaler et ça demeure un truc relativement intime. La plupart des gars préviennent verbalement ou non-verbalement pour justement laisser à la fille le choix de ce qu'elle a ensuite envie de faire...tenir pour acquis qu'une fellation va d'office avec se faire avaler son sperme est une équation que peu de gars vont faire sans demander.
    Puis, il a tout de même 42 ans...je veux bien croire que c'est peut-être une éjaculation surprise mais ça se dit après aussi si c'était le cas.
    Au fait, ce qui m'a le plus déçu ce n'est pas tant ça...mais surtout le manque de mots après...le silence. Je peux tout comprendre si on me l'explique un peu. Je ne m'attendais pas à des excuses non plus, mais peut-être une certaine validation que tout était ok pour moi? Quelques mots sur "l'expérience"? Un échange sur les impressions? Je ne sais pas, suis sans doute trop fille dans mes attentes...;P

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  4. Puis bon, j'écris souvent à chaud! Sur le coup...ensuite je décante mon émotif et mon cérébral tempère pas mal mes propos. Je ne suis pas si catégorique dans la vraie vie et les zones grises je les connais bien...j'aurais pu, moi aussi, dire des choses et parler..mais ça ne me tentait d'être encore celle-là! Mon choix encore une fois!

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  5. En fait... oui, sucer est un choix et on le fait par plaisir. Ne pas avertir de l'éjaculation qui vient les premières fois est un manque de respect (c'est pas parce que je te suces que j'ai envie d'avaler) et rester neutre ensuite est...

    Je sais pas. Perso, lors d'un échange sexuel, j'apprécie qu'il y ait échange, justement. J'ai beaucoup de misère avec les hommes froids.

    Mais le silence après une première fois surtout c'est... très très froid.

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  6. C'est pas simple les relations humaines, tellement pas! Et quand ce l'est simple, on trouve le gars plate et on le classe dans la case du non-désir!

    Il y a eu silence, oui, mais c'était un silence des deux bords. Parce que des fois, c'est de même.

    Un gars qui aime voyager et d'une façon semblable à la tienne, me semble que c'est spécial. Et que ça mérite d'être exploré un peu plus. Tu es déçue? So what? Ça fait partie de la vie. Tout n'est pas toujours parfait du premier coup.

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  7. L'échange, ça vient des deux bords, Sahée. Et là, cette fois-là, la communication a été coupée ou jamais établie. En fait, il s,agit de deux étrangers. Difficile de savoir ce que l'autre veut ou pense quand on ne le connaît pas.

    Bon,on te psychanalyse, Laurence! Eheh, tu es à la veille de regretter d'autoriser les commentaires!

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  8. Haha...je trouve toujours ça intéressant les commentaires, pour vrai, ça fait réfléchir et mettre en perspective souvent. Des sons de cloches différents...

    Je vais le revoir s'il pousse un peu, c'est certain...et si c'est le cas, je vais revenir sur cette première fois d'une manière comme d'une autre. Avec humour sans doute car c'est mon genre de manière de faire. Puis j'accepte que ce ne soit pas parfait pour vrai..mais,disons que ça m'a un peu refroidi les ardeurs.

    Puis, je parle bcp, je dis bcp...souvent je trouve que c'est moi qui parle et l'autre moins...et des fois je trouve que c'est alors à l'autre de mettre ses culottes et d'aborder des choses... je l'ai laissé exprimer aussi...j'ai posé une question évasive du genre s'il était content de sa soirée en mode découverte...et j'ai demandé aussi s'il avait de quoi à dire...pas de cette manière mais j'ai lancé une perche dans ce sens.

    J'aurais aussi aimé un texto ensuite...mais là encore, j'aurais pu aussi en écrire un en arrivant chez moi (ce que j'ai fait le lendemain remarque)...bref, tout est une question de perspective et je n'ai aucune idée de la sienne!

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  9. Fait vécu... un partenaire depuis quelques temps... je le prends en bouche... il m'avertie en grognant qu'il va jouir et je n'arrête pas, parce que j'ai envie d'avaler. Après il me regarde et me dit: je t'avais avertie... Je lui dis que j'avais compris, mais que j'avais envie d'aller jusqu'au bout. Il semble vraiment perturbé que je n'aie pas arrêté. Alors je lui demande s'il a aimé ça... il me répond je sais pas, c'était la première fois. Et ne veut plus rien en dire.

    J'ai trouvé ça poche en cr** tsé je ne m'attendais pas à un merci énamouré (quoi que... moi je dis merci après un bon plaisir).

    Renversons la situation. Supposons que ce soit lui qui ai choisit de lever la jupe de notre coquine sans culotte et qu'il s'est attaqué de la bouche et des doigts à son intimité. Et que sans rien dire au bout de deux minutes, Laurence lui éjacule dessus. Il se redresse, un peu mal à l'aise, essuie sa bouche et Laurence ne dit pas un mot.

    Tsé... il manque de quoi. Elle aurait eu au moins la décence de s'excuser pour sa décharge rapide et sans avertissement, ils auraient rit un peu du malaise et...

    Bref, un mec à rayer de la liste. Quand ça commence mal, c'est rare que ça s'améliore, malgré notre tendance féminine à croire au prince charmant et à croire qu'on va l'aider et le changer et...

    Next ! (ou, comme disait Brel: A suivant!)

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