lundi 18 avril 2016

La houle

Je suis dans la spirale.

Dans l’œil de la tornade.

Au centre du tourbillon.

Au cœur de la houle amoureuse.

J’ai mal au cœur.

(…)

Je déteste aimer pour de vrai.

C’est un sentiment qui ne me transporte pas.

En amour, je m’éteins.

C’est inconfortable.

Ça me fragilise.

Ça me fait douter de moi.

De lui.

En amour, je ne crois personne.

Et j’y suis rarement apaisé.

Suis trop fragile pour aimer.

(…)

Et.

Fuck.

Je l’aime ce géant.

Et ça ne fait pas mon affaire du tout.

Parce que c’est souffrant.

Parce que ça me force à réfléchir.

À remettre des trucs en question.

Ça me fait peur.

Parce que je vais avoir mal.

Parce que j’ai déjà mal.

(…)

Je suis une intense qui aime parler.

Je suis un bulldozer d’émotions qui s’expriment.

Ça a un certain charme mais ça donne des moments qui peuvent être à la fois forts et lourds.

Trop c'est comme pas assez.

Surtout à 2 heures du matin.

Surtout avec quelques verres de vins.

Surtout quand tu as des hormones dans le tapis.

Si je m’énerve moi-même comment ne pas penser que je l’énerve aussi?
Inévitablement.

Je pense que je lui fais peur.

Je pense qu’il ne sait pas trop comment me prendre.

Les autres filles de sa vie ont pété des coches solides mais ne parlaient pas.
Moi, c'est le contraire.

J'ai jamais rencontré une fille comme toi, qu'il me dit.

Et.

Je pense que c’est trop pour lui.
Qu'il n'est pas prêt à recevoir tout ça.

Je pense qu’on ne dort pas assez.
Surtout

Puis.

J’aime alors je pense trop.

(…)

Je pense pour deux.

Naturellement.

Je lui prête des intentions.

J'analyse les silences et les mots.
Je perçois le non-verbal.

Je malaxe le tout à ma manière.
Sous ma lumière.

Je me fais des scénarios dans lesquelles il me rejette.

Assurément.

Dans laquelle il me trouve nécessairement lourde et intense.


Trop.

Intellectuelle.
Dense.
Compliquée.

Comme moi je me trouve.

J’ai envie de partir avant que ça n’arrive.

Je ne m’aime pas assez pour comprendre qu'on puisse m’aimer.

(…)

J’ai voulu tout finir ça dimanche matin.

J'ai voulu tout laisser tomber.

Après qu’il m’ait exprimé qu’il aimerait mieux être seul pour la soirée

Ma tête a compris.

Mon cœur un peu moins.

Je me suis sentie rejetée.
Blessée.
Malgré moi.

J'ai pesté d'avoir laissé tomber mes barrières.
M'en suis voulue d'être aussi nue et fragile.

Ça aurait fait un mois tout juste.

(...)

Finir ça avant que ce ne soit trop dur.

M’enfuir.

Avoir le contrôle de la rupture que je sentais imminente.

Prendre le tout par les cornes.

Lui faciliter la tâche.

Ne pas m’étioler dans quelque chose qui fait mal.

Décider avant que l’on décide pour moi.

Arracher d’un coup.

Couper sec.

C’était le maelstrom intérieur, dimanche.

Et.
Je déteste avoir l’impression d’être dans la houle.
Surtout quand c'est moi qui tourne dans la piscine.

(…)

Il n’a pas envie qu’on arrête ça.

Sentait bien l’éléphant dans la pièce.
Le gros mammouth qui prenait toute la place.
Celui que je voulais éviter en courant.

Je ne voulais pas rester et me battre. 
Je voulais partir et me mettre en petite boule dans un coin.
Et.
Attendre que ça passe.

Il me voyait tenter de m'enfuir, encore une fois.

On est retourné dans le lit.

Il m'a reprise en lui.

(…)

Il ne veut pas être mon chum.

Il ne veut appartenir à personne.

Pour lui le couple c'est la prison.
Il est marqué au fer par sa dernière relation de couple.
Il s'y est perdu.

Je le comprends.
Naturellement.
Je comprends toujours.

Ça me blesse, un peu, pareil.

Il m’aime, il parait.
Fort, il parait aussi.

Il s'ennuie de moi quand il ne me voit pas.
N'ose pas me le dire pour ne pas passer pour un dépendant affectif.

Il trouve que juillet arrive vite.

Il a peur que je quitte.
Un jour, par un long texto.

Avec des raisons claires et logiques et pour lesquelles il n’aurait aucun argument pour me faire changer d'idée.

(…)


Je le savais que ce n’était pas une bonne idée de m’embarquer dans ça.

3 commentaires:

  1. On n'est pas de la même génération mais ce que tu écris sur le mal d'aimer, je le comprends intimement, facilement. Aimer, ça fait mal. Pas pour tout le monde, mais pour toi, pour moi, oui. Les hommes qui savent faire jouir les femmes sont dangereux.

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    1. Heureusement qu'on réussit parfois. Autrement, on servirait à quoi? ;-)

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  2. Si j'étais pas attiré par toi, ce serait plus crédible de t'écrire que j'ai hâte de lire chaque billet. J'espère que ce géant aux pieds d'argile réalise la chance qu'il a. Je devine qu'il ne te lit pas, alors le voilà au moins cocu de ce plaisir là. ;-)

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