lundi 25 avril 2016

Faut croire qu'il y aura une suite

Il m’a rappelé en fin de journée dimanche.

Un peu penaud et très conscient que ce n’était pas très chic tout ça.

De sa part.

De n’avoir donné aucune nouvelle pendant plus de 24 heures.
Lui qui a toujours répondu rapidement à ses messages, qui a toujours son téléphone dans ses poches, qui m'a toujours ou presque écrit pour me souhaiter un bon matin ou une belle nuit, depuis plus d'un mois.

En effet, j’ai trouvé ça un peu ordinaire, que j’ai répondu.
Un peu raide, un peu soudain.
Un peu inhabituel.

Le silence.
Pas le fait qu’il s’occupe de ses chums.

Parce que je ne suis pas un objet mais un être pensant avec des réactions émotives.
Et le silence, total, je le comprends mal.
Et je l'interprète.
Et.
Je le connais peu.
Je ne sais pas comment ça se passe dans sa tête.
Il a peu expliqué, sur le coup.
C'était du genre, "j'aimerais mieux qu'on ne se voit pas de la fin de semaine, je ne serais pas de bonne compagnie et on a besoin de se retrouver entre chums, merci, t'es fine de comprendre, j't'adore, bye!"

J'avais besoin de quelques mots de plus pour être bien.
Pour me sentir exister dans ça pareil.
Et ne pas juste être une potiche malléable. 

Enfin.

Il s’est excusé en me disant qu’il me devait un gros câlin.

Hum, tu m’en dois au moins deux, chéri, que j'ai répondu.

On a ri.

(…)

On s’est vu le soir même.

Il est redescendu du nord.

-T’es certain que tu ne seras pas trop fatigué?
Je n'ai pas envie de te voir si t’es trop fatigué physiquement et mentalement de ta fin de semaine. Je ne suis pas fâchée et on peut se voir demain ou un autre soir. 

-Non, j’ai fait une sieste et j’ai vraiment le gout de te voir.

Suis allée le rejoindre.

Parce que je ne suis pas une fille qui joue des "games" et j’avais envie de le sentir, de mettre au clair des impressions, de ne pas rester une autre nuit, une autre journée avec des scénarios dans ma tête, car je n’aime pas le flou, parce que j’ai besoin de relations plus harmonieuses pour fonctionner dans mon quotidien, pour que ma tête soit en paix.

Je l’ai laissé parlé. 

J’avais peu à dire de toute manière et il a senti que j’étais un peu sur le frein.
Un peu refroidie.
Un peu blessée.

Sa fin de semaine avait vraiment été merdique.

Il ne voulait pas du tout que je subisse la mauvaise ambiance, que je me sente de trop ou pas à ma place. Il m'a dit ce que j'aurais aimé qu'il me dise samedi. Quelques mots de plus pour que je comprenne.


Parait qu’il a pensé à moi toute la nuit de samedi, en regardant son plafond.

Qu’il a beaucoup pensé à nous, surtout.

Qu’il voulait m’appeler mais ne savait pas trop quoi me dire. Qu’il ne voulait pas juste dire des trucs banals, qu’il était déconnecté solide de ses émotions.

Qu’il s’était rendu compte qu’il tenait à moi bien plus qu’il le pensait.

Qu’il avait failli m’écrire une déclaration d’amour et qu’il n’était même pas saoul quand il a pensé à ça.

Que ce n’était plus vrai que nous ne nous devions absolument rien.
Que ce n'était plus vraiment possible quand tu fréquentes quelqu'un aussi intensivement depuis plus d'un mois, d'éviter de donner et de tout prendre.
Même si ça lui faisait peur d'être en relation, c'est un peu dans ça que nous étions pareil.

Qu’il me "devait" des nouvelles, même brèves, de répondre à mon appel, même rapidement.

Qu'il me devait de penser un peu à moi dans ce que je pouvais ressentir à l’autre bout.

Il s’est excusé, s’est trouvé plate.

Je t’aime, même si c’est tout croche, qu’il m’a dit.

Et.
Je l'ai compris.
Ce géant avec son trouble de l'attention.
Qui a peur de l'engagement et du couple.
Qui ne sait pas trop comment dealer avec ses émotions.
Qui ne sait pas trop comment donner.
Qui craint mon départ en juillet.
Qui ne sait pas trop quoi faire avec cet amour étrange.

(...)

On a fait l’amour.

Il avait ce besoin de se sentir en moi.
Longtemps.
Encore et encore.

Il m’a collé toute la nuit, en dormant moins que moi.
Ce qui est rare.

Il y a comme un abcès qui a crevé entre nous.
Comme un mur qui est tombé.

Ce fut un bon matin qui s’est levé sur nos corps.

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