vendredi 8 avril 2016

Raw

Je n’ai pas beaucoup de pudeur.

En général, dans la vraie vie.

Je n’en ai jamais eu beaucoup, d’ailleurs.

Mais.
Des fois, avec un autre, nu, dans un lit, on tâtonne un peu pour savoir si..
On n’ose moins au cas que... 
On y va timidement car, si, jamais, peut-être?
Le sait-on, oser vraiment?

Reste souvent  un brin de non-dit ou de dit sur la pointe des pieds.

Des chuchotements avec l’espoir que l’autre entende.

Des gestes que l’on pose en espérant une résonance sensible.

Et, que l'autre sache lire sur les lignes de nos désirs enfouis.

(…)

Dans ma relation avec ce géant.

La pudeur n’existe pas.
Même pas le petit relent de bonne éducation.
Qui reste souvent sur les bords.

Sexuellement, ça donne des trucs vraiment incroyables.

Cette liberté de tout dire et de tout faire.

Ça m’excite fois mille.

De tout dire et de tout entendre.

Surtout.

Certitude mutuelle que tout sera bien reçu et même plus.

Oser le cru, le raw.

Pendant qu’on fait l’amour, certes.

Mes yeux dans ses yeux.
Ses yeux dans mes yeux.

Mon sein dans sa main.
Son sexe dans ma main.

En riant, en râlant, en criant, en murmurant, en soupirant, en jouissant.

Mais, aussi, entre toutes les fois.

Sans fioriture.

Sans poésie.

Ses mots m’excitent autant que ses mains qui me soulèvent.

Il a le sexe cochon.

Et, il l’exprime.

Moi qui ne peux regarder un film de cul sans le son.

Il vient remuer la primitive en moi.

Celle qui, de toute manière, n’est jamais très loin.

(…)

The van est définitivement un espace agréable.

J’ai rajouté des coussins.

Il en manque encore.

C’est comme un lit qui vient vers moi.

Avec un décor changeant à travers les fenêtres.

C’est un vieux rêve que cette mouvance d’une chambre sur des horizons divers.

J’y fais un nid.

Même pas très subtilement.

J’y installe tranquillement des repères.

Des habitudes, des traces, que je laisse.

Je suis en train de marquer un territoire.

Avec l’odeur de mon sexe.

Sur les vitres embuées.

Je m'y imprime.

(…)

Il est revenu me chercher.

Il a osé la sirène.

J’ai ri.

On s’est trouvé un autre parc.

Avec une autre vue sur un bord de l’eau.

Je l’ai nourri.

Lui aussi.

De tout.


Plusieurs fois.

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