De cesser de respirer dans la même vie que moi.
Du jour au lendemain.
Tu as tout débranché.
Tiré sur la plogue.
D'un coup.
Moi qui nous pensais aux prises avec une quelconque maladie
saisonnière.
Loin de me douter que c'était aussi invasif et surtout non-curatif.
Nous étions en phase terminale.
Choc de l'annonce.
Il va mourir docteur?
Oui, madame.
L'agonie sera rapide, moins de
deux heures pour prendre conscience que l'autre va disparaitre pour de vrai.
Sans traitement possible, sans
ces moments précieux qui entourent la perte de l'autre, qui l'enrobent un peu
pour lui éviter, à ce survivant, la brulure trop vive de l'absence soudaine.
Une mort sans les mots qui se déposent en l'autre pour y éponger un peu de
pleurs, un peu de peurs.
J'ai déjà vécu des morts plus douces
et qui ne laissaient pas ce gout amer dans le coeur.
Des morts, certes, mais qui savent permettre
aux vivants de respirer un peu mieux, après.
Des morts qui creusent la
voie au deuil et qui y jettent des semences porteuses de sens.
Des morts pleines de vie.
Ce soir-là.
Tu as cessé d'exister.
J'ai cessé d'exister.
Dans ton monde
Et, je suis morte.
Aussi.
Un peu.
Dans le mien.
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