mercredi 21 décembre 2016

Le gars de la terrasse

Il a l’approche douce.
Lente.

Je sais, il le sait, on le sait que la finalité sera la même.
Je vais finir dans son lit, indéniablement.

Mais il tourne bien autour du pot.
Et j’aime observer les cercles qu’il tisse savamment.

Le gars de la terrasse.

On ne s’est pas revu depuis octobre.
On se texte peu voire pas.

Il a refait surface il y a deux semaines.

M’a demandé si j’avais des dispo pour reprendre la discussion là où nous l’avions laissé, pour tenter de se rendre à manger le dessert, pour goûter enfin aux fromages.

Je n’ai pas demandé pourquoi autant de temps et de silence.

Je n’ai pas demandé ses motivations.
Elles m’importent tellement peu.


On a badiné sur le thème des bouteilles à la mer.
De ces messages qui n’appellent pas vraiment de réponse.

On a décidé de se faire un apéro-souper ce soir.
Chez lui.

J’ai hâte.

J’aime parler avec lui et il est affectueux.
Il est délicat aussi.

Vais sans doute partir vers minuit.
Avant de me changer en citrouille.

Mon heure pas mal chez les hommes avec qui je ne partage pas toute une nuit.
Avec qui je ne fraye pas dans le matin.


C’est une autre catégorie de relation pour moi.
Frayer le matin.

Se lever avec un autre, prendre sa douche ensemble, partager le premier café, s’embrasser avant d’aller au travail.

Je réserve ça à peu.

Ces matins où nous sommes bien plus à nus que durant la nuit.
Où l'âme se dévoile autrement que le corps.
Dans cet autre dénudement.

(...)

Est-ce que je vais aller chez le géant ensuite?

Sans doute.

Parce que, on ne fera pas semblant de ne pas aimer ça.
Faire l’amour avec un gars en sachant que je vais chez un autre après, m’excite. 
Faire l’amour en sachant que je vais raconter aussi. 
J’imagine alors ce que j’ai envie de dire et je le fais pour que ce soit vrai. 
Suis toujours vraie.

Et.
C'est un peu comme si l’autre était aussi dans la pièce avec ce désir à son comble.
À regarder.

Mon côté exhibition et performance.
Mon aspect théâtre aussi.
Dans cette idée de faire un show.
Au lit comme ailleurs.
Bien souvent.


Ce serait un peu bête de s’en passer.

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