jeudi 26 novembre 2015

De l'importance de dire



Je suis faite de milliards de mots.
Que j'aime exprimer et faire rouler doucement dans ma bouche.
Jamais avare, jamais trop.
Les mots sont mon pont préféré vers les autres.
Dire plus que moins.
Toujours pas mal ma devise.

Je suis une fille d'émotions.
Qui les verbalise.
Les décortique.
Les couche sur papier.
Les chuchote dans le creux d'une oreille.
Les souffle dans un cou, au cœur d'une nuit.

Je trouve que les mots, ça fait du bien.
Ça aide à vivre, de comprendre.
Ça met du baume, ça adoucit, ça humanise.
Petite douillette pour l'âme.
Les mots, ça réchauffe.
Jamais trop.
Jamais assez.
C'est toujours beau.

Je veille toujours aux mots que j'utilise.
Surtout pour dire des choses qui peuvent être difficiles.
J'enrobe, je pèse, je choisi soigneusement.
Très.
Je m'assure surtout qu'ils sont doux et qu'ils aideront l'autre à survivre.
Qu'ils permettront d’être bien, malgré tout.
Je préfère redire que de laisser l'autre seul dans sa tête.
Le silence est destructeur.
Je le sais.

Je gère mal les silences.
Très.
J'ai trop d'imagination pour ça.
Je comble alors les trous de l'autre avec mes mots.
Ce qui n'est jamais une bonne idée.
Je pose les questions, j'invente les réponses.
Dialogue souffrant, s'il en est un, avec moi-même.

Volubile, je suis donc.
Généreuse, aussi, par le fait même.
Je perds toujours au jeu de celui qui va parler ou écrire en premier.
Et.
Pourtant.
Ce sont souvent les hommes de peu de mots qui me séduisent le plus.
J'aime ce qu'ils dégagent.
Cette assurance, cette profondeur relative.
Ce calme et ce mystère, sans doute.
Que je perce difficilement.

Naturellement,
C'est alors plus souffrant.
Pour moi.
Pour eux, non.
Je suis une fille qui fait du bien.
Et qui s'assure de ne jamais faire souffrir.
Je le sais aussi.
Enfin, je le crois.

Je dois me restreindre dans mes relations avec ce type d'homme.
Me carapacer l'intérieur pour ne pas m'étioler bêtement.
Je dois m'obliger à ne pas penser en vase clos et, laisser l'autre être lui.
Avec son besoin différent de dire et d'exprimer. 

Je ravale mes mots à grandes gorgées amères.
Je m'étouffe avec.
Nauséeuse.
Trop de mots sur le coeur pour ne pas en avoir mal.
Envie d'en vomir une bonne partie.

Mais, ça ferait désordre un peu.
Et plus que de me taire, je n'aime pas contraindre.
À recevoir.  
  
Naturellement.
Ça ne me va pas vraiment.
Duh!
Surtout au début, lorsque je suis peu confiante des sentiments de l'autre.

Ruades dans ma tête.  
J'erre. 

Voilà.
Je ne sais trop l'état de mes rencontres.
Je suis en mode protection pour ne pas avoir mal.
Ce qui m'interdit tout investissement émotif.
Je ne sais trop sur quel pied danser et même s’il y a une danse.

Je navigue, myope, dans du flou. 

3 commentaires:

  1. C'est pas joyeux. Une rencontre satisfaisante, qu'il y ait investissement ou pas, devrait se passer joyeusement dans le présent. La joie de vivre, l'élan, l'enthousiasme, le plaisir d'être vraiment soi, les fou rires, où sont passés tout ça?

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  2. En effet!
    Je gère mal le flou...t'sé quand tu n'es pas certaine que le gars veut te revoir ou est intéressé. Ça me fait me questionner et m'insécurise moi qui a tant la confiance fragile. La solution, demander! Ce que j'ai décidé de faire. Oui ou non, ça me va dans un sens et dans bien d'autres, mais me sentir en attente? vraiment pas!

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  3. Ça n'a pas grand chose à voir avec la confiance en soi. Quand c'est flou, c'est flou! Dépenser de l'énergie à se demander ce que sera la suite et même si suite il y aura, c'est du précieux temps de perdu pour vivre le moment présent!

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