mardi 1 septembre 2015

Et la fin?



Et ce fut vraiment bien.

Depuis le quai de la gare d’où je voyais le train l’emporter.

C’était ce que je me disais.

Vraiment.

Du début à la fin.

Tout était si bien.
Nous nous étions gorgés l’un de l’autre.

Imbibés.

L’un sur l’autre, l’un dans l’autre.

On s'était épongés.

(…)

Et, tout de même...

Cette vague impression qu'il partait comme à la guerre.

À une sale guerre d'où il ne reviendra probablement jamais.

C'était l'image que j'avais.

Sans doute à cause du train et du quai.

L'embrasser avant qu'il ne monte, lui envoyer la main, attendre de ne plus voir la locomotive. 

Tacitement, nous ne voulions rien de triste.

Ce n'était pas vraiment triste, au fait.

Peut-être parce que nous avions déjà joué la scène de la dernière fois et qu'il était revenu.

On se refera d’autres nuits, qu’il m’a dit.

On garde les points de suspension à la fin du roman, que je lui ai répondu.

On s’est souri des yeux.

Rien à dire de plus, nous lisions dans le regard de l'autre.

Le train n’a pas eu l’indulgence d’arriver en retard.

Il est parti bien trop vite, naturellement.

Suis restée sur le quai.

Heureuse de cet amour qui m’habitera de loin

Amusée de ne pas savoir la suite de cette histoire.

Fascinée par les multiples possibles.
  
(...)


Et ce texto en soirée et qui m'a fait sourire.

« Je te signale que je survis à la guerre. C’est vrai que la France a des allures de champs de batailles… »
 



 

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