mardi 29 septembre 2015

Y.

Je venais tout juste ou presque de me séparer.

J’étais tombé bêtement amoureuse d’une connaissance mariée avec une autre connaissance. 

C’était réciproque mais c’était aussi une relation totalement impossible et qui n’allait nulle part. J’étais toute à l’envers avec cette certitude très forte que nous étions fait l’un pour l’autre et pour faire un bout de chemin ensemble voire le reste de notre vie.

Il me fallait alors impérativement me changer les idées et remplacer les images dans ma tête par des images plus réelles et je me suis inscrite, pour la première fois, sur un site de rencontre.

Je ne me souviens pas de qui avait abordé qui mais j’ai entamé une correspondance avec Y. 

Une belle correspondance, soutenue, riche, intense. 
Trop sans doute pour des gens qui ne s’étaient encore jamais vus. Ingénieur, 49 ans et qui aimait Jacques Brel, entre autre.

(...) 
Nous avions décidé de nous voir, pour la première fois, chez lui.

C’était plus simple et ça cadrait mieux avec nous, la simplicité et le ton de nos échanges. Je n’avais jamais fait ça, aller voir un gars chez lui pour la première fois et ça me stressait un peu. Enfin, j’avais averti mes copines et je me sentais en confiance bien que très prudente.

Il a ouvert la porte et j’ai su tout de suite que ça n’irait pas. 
Pas mon genre, c’était de même. 
Aussi simple et aussi dommage que ça. 

On a jasé, on a mangé, on a un bu un peu de vin. 
Un gentil pour vrai même si ce n’était pas plus mon genre d’animal après le souper.

Je voulais partir mais je ne savais pas trop comment.

Vers la fin du repas, il s’est levé, m’a dit qu’il voulait juste vérifier quelque chose et m’a embrassé. 

C’était doux, c’était bien. 
Et on s’est dirigé vers sa chambre.

(...)
Un homme habille pour vrai et qui sentait bon. 
Un homme avec un regard incroyable sur la femme. 
C’était la première fois qu’un autre gars que mon mari me voyait nue, depuis 20 ans. 
Il m’a fait sentir à l’aise. 
Dans son regard j’étais tellement belle. 
Tellement.

Mais, en dedans, je capotais un peu. 
C’était beaucoup de premières fois pour moi. 
Être dans le lit d’un inconnu, comme ça. 
Ayoye!

Il m’a déshabillée, m’a caressée, m’a fait jouir deux fois. 
J’avais l’impression qu’il connaissait déjà mon corps et que tout lui était naturel. 
À l’aise tellement.

Moi?

J’ai été incapable de le toucher en bas de la ceinture. 
C’était ma limite. 
Je m’en suis excusée mille fois. 

J’ai essayé de comprendre pourquoi et j’ai trouvé mille pistes de réponses. Ça spinait dans ma tête, ça clashait et j’en arrachais solide pour vrai. Avec mes valeurs et mon éducation judéo chrétienne qui ne valorise pas vraiment de coucher avec un inconnu rencontré de même sur internet, avec ma séparation qui allait être vraiment définitive si je touchais un autre homme, avec, avec….

J’ai pleuré. Il m’a consolé. Il m’a pris dans ses bras. Il m’a bercé le cœur.

Il n’a même pas enlevé ses boxers et m’a même fait sentir que ce n’était pas très grave et pas tant important.

Il m’a proposé de rester à dormir et de manger des croissants avec lui demain matin.

J’ai préféré partir.

Je me suis levée et j’ai même marché nue devant lui, ce qui n’est pas si simple pour moi, même maintenant. 
Marcher nue devant un homme.

Son regard n’était que douceur, désir et acceptation de tout ce que je pouvais être avec mes imperfections.

« T’es comme un papillon, qu’il m’a dit, et j’ai tellement ce feeling que je ne te reverrais plus jamais. »

Je suis partie.

Il m’a tellement fait du bien.
Vraiment. 
Il avait ce super pouvoir de faire sentir une femme incroyablement belle. 
Rare.
(…)

Nous sommes restés en contact, par écrit.

Quand j’ai besoin d’un conseil d’un gars qui connait ça être un gars, besoin de m’épancher sans craindre le jugement, envie de calins virtuels, il est là.

J’ose croire que, des fois, je suis là un peu pour lui aussi.

On s’est revu une fois pour prendre une bière. 
Au début de ma relation avec Sébastien. 
C’était bien.

Je le sais présent. Aimant. Attentif.

Je me sais chanceuse de l’avoir. 

Je lui suis éternellement reconnaissante du bien qu’il m’a fait.

Je sais qu’il pourrait m’en faire encore.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire