C'est dans ce taxi vert et jaune que nous avions embarqués, toi,
moi, et nos deux filles.
Pas les nôtres naturellement mais la tienne et la
mienne.
Les enfants d'une autre vie, celle d'avant le nous.
Delhi.
La chaleur et les odeurs.
Le chaos.
La fourmilière humaine.
Taxi
ouvert sur la rue, le turban et la barbe du chauffeur mais, surtout, son
regard, rieur, dans ce rétroviseur qui ne tenait plus qu'à un fil.
Slalom entre les vaches, les trous, les gravats, les autres voitures, les
bicyclettes. Nous venions d'arriver et tout nous émerveillait dans cet
agressant contraste que nous étions venus chercher si loin.
Et les sons.
Klaxons, surtout, comme une assurance vie perpétuelle contre cette mort
qui hante tous les recoins, toutes les intersections.
Je riais.
De cette tornade humaine, d'être enfin là dans le fouillis où mes
rêves m'avaient menée.
(...)
(...)
Et ta main, sur la mienne, qui s'est délicatement posée.
Chaude, douce, enveloppante.
Surprise, un peu, j'ai croisé tes yeux.
Et,
J'y ai vu ce désir.
Ce désir de moi.
Ce désir du nous.
Surtout.
Du nous.
Ce désir.
Surtout.
Du nous.
Ce désir.
Qui revenait jusqu'ici te hanter.
J'ai alors souri.
Comme souvent.
Comme toujours.
Comme toujours.
J'ai serré ta main.
À mon tour.
À mon tour.
Je savais que nous referions l'amour.
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