Je me demande
Je rencontre des hommes
depuis que Sébastien est parti en septembre.
Sont pas méchants, sont
pas laids, sont pas cons.
Enfin, pas trop.
Enfin, pas trop.
Et.
Et rien justement.
Aucune envie de
beaucoup avec eux.
J’ai passé quelques
nuits avec certain mais rien pour avoir envie de raconter des extraits aux
copines. Rien qui transcende le genre. Rien qui donne cette pulsion de
coucher sur papier cette expérience pour la partager avec d’autres tellement
c’était beau ou bon ou intense ou particulier ou…
T’sé le genre de nuit dont juste le souvenir donne chaud dans le ventre?
Je me demande si mes
attentes sont trop élevées, si je ne suis tout simplement pas trop en attente justement.
(…)
J’ai revu l’avocat.
Après plus d’un mois.
Ça n’avait pas adonné
avant.
Je n’en frémissais pas
tant, le temps émoussant bien des expectations.
Belle soirée chez lui.
Appartement magnifique, foie gras, champagne, éclairage et musique savamment
choisis.
Il m’a embrassé dans
les escaliers quand je suis arrivée. Il n’embrasse pas mal…c’est juste que, ça
ne m’a rien fait en dedans. Je n’avais pas cette envie de le déshabiller tout
de suite, cette urgence d’aller dans son lit, cette chaleur du bas ventre qui
fait presque mal si elle n’est pas assouvie rapidement.
Me suis demandée si ça
allait venir plus tard.
J’ai attendu.
Ce n’est jamais
vraiment venu.
Ce fut une bonne nuit.
Correcte.
Sans plus.
Ce ne fut pas très sportif (il était plutôt fatigué après
la première fois malgré son assurance de pouvoir supporter une nuit blanche de sexe intense), zéro orgasmique pour ma part (il a jouit deux fois et moi
pas du tout mais bon, on ne compte pas toujours en terme d’orgasme pour mesurer
le plaisir) mais tout de même ce fut une nuit sans malaise et simple.
J’étais
confortable dans son lit et dans ses bras, ce qui n’était déjà pas si mal.
Je me suis demandée si
c’était parce que ma tête était pleine de trucs qui ne me laissaient pas
décrocher pleinement.
Je me suis demandée si
je devais être nécessairement amoureuse pour jouir facilement.
Je me suis demandée si
j’étais mal tombé, depuis Sébastien, et que je n’avais rencontré que des amants
vraiment ordinaires ou si c’était pas mal comme ça avec la majorité des gars.
Je me suis demandée si
c’était pas moi qui était sur la réserve et que coucher avec des hommes en
sachant que cela n’ira jamais plus loin que le titre d’amant plus ou moins
régulier, ne me mettait pas du tout dans des prédispositions gagnantes pour
ressentir.
Me suis demandée si le
souvenir des autres n’était pas trop forts.
Me suis demandée si je
n’étais pas un peu morte en dedans.
Me suis demandée si je
ne demandais pas trop aux hommes de mon lit pour ne pas être toujours un peu
déçue de leur « performance ».
Me suis demandée si je
n’étais pas trop donneuse pour que les hommes se reposent autant quand ils sont
avec moi. Me suis demandée si je ne devrais pas, un jour, faire l'étoile ou la planche pour voir ce que les gars doivent faire comme approche pour finir par allumer un peu un corps.
Me suis demandée bien
des affaires.
(…)
Au fait, sur les
quelques gars que j’ai embrassés depuis 4 mois, deux m’ont donné des papillons
dans le ventre juste en touchant mes lèvres. Un c’était le musicien étrange et
l’autre je ne l’ai pas encore revu. Faut croire que ça ne lui avait pas fait la
même chose.
C'est une autre de mes demandes d'ailleurs.
Avant, tous les gars que je rencontrais voulaient me revoir et avoir une relation avec moi.
Tous.
Maintenant ce n'est pas le cas.
C'est normal remarque. Je suis franche dans mes envies et dans mes disponibilités émotives. Je ne cache pas Sébastien, ni ma cohabitation avec mon ex, ni cette peur d'être contrainte dans un couple avec ses carcans.
Mais bon, je me sens tout de même un tantinet moins "aimable", moins désirable, moins une bonne affaire qu'on ne doit pas laisser passer...
On va dire ça de même.
Mais bon, je me sens tout de même un tantinet moins "aimable", moins désirable, moins une bonne affaire qu'on ne doit pas laisser passer...
On va dire ça de même.
Je me demande si
finalement, tout n’est pas qu’une vulgaire affaire de phéromones qui s’activent ou non.
De la biologie
chimique.
Et, qu'en ce moment, je ne capte rien et je ne dégage rien, justement, de chimique.
Tout simplement.
(…)
J’ai hâte.
Car Sébastien arrive
dans 10 jours.
Hâte de voir ce que
cela va faire.
Ce retour.
Ces retrouvailles.
Après plus de 4 mois de
correspondances quotidiennes et de partage.
4 mois durant
lesquelles nous avons stabilisé notre relation, nous l’avons enrichi, nous
l’avons étoffé.
Hâte de voir ce que
tout cela fera en présence.
Je m’attends à tout,
naturellement.
Même que cela ne me
fasse tout simplement rien.
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