J’ai
hésité avant de cliquer sur "j’aime".
Trop
beau.
Vraiment
trop.
Des
photos de lui incroyables, un sourire éclatant, un teint métissé.
Un
"cristi" de beau brun.
Assurément
hors de ma ligue et j’ai toujours eu des fortes réticences à cliquer sur le
trop beau mec dans cette idée un peu étrange que c’est louche un peu.
J’ai
fini par le « super liker » ce que je ne fais que rarement.
Et
ce fut un match car il avait aussi aimé mon profil.
Il
était tard et je lui ai envoyé un petit mot pour lui dire que ses photos
étaient vraiment belles.
Il
m’a répondu, je ne me souviens plus quoi.
Et
on s’est parlé via texto jusqu’à 3 heures du matin.
Artiste,
photographe.
Famous
en plus.
Un
français qui est ici depuis 15 ans, la quarantaine, parents d’origine
antillaise.
On
a poursuivi la conversation via texto, le lendemain.
En
fin de journée, il m’a envoyé un texte érotique assez bien ficelé.
Les mots étant tout de même mon domaine, j’ai répondu.
Il a aimé.
Les mots étant tout de même mon domaine, j’ai répondu.
Il a aimé.
C’est
un intense. Il part en voyage pour le travail dans une semaine, il me proposait,
presque pas à la blague, d’y aller avec lui. Croisière de 14 jours dans le sud
où il va prendre des photos et trouver des réponses à des questionnements
intérieurs. Un artiste un peu fucké pour vrai, un gars en réflexion sur son art
et sa démarche artistique, un peu imbu, un peu égocentrique.
Mais,
un réel talent pour la photographie.
On
a fini par se parler au téléphone vers 1 heure du matin.
Et
à se fixer un rendez-vous pour la fin de la journée.
Pourquoi
pas.
(…)
Lac
des Castors.
Un temps de rêve.
Un temps de rêve.
Sur
la route, ce texto.
« J’ai
apporté mon matériel, je viens de faire une photo que tu m’as inspiré, je vais
lui donner ton nom, j’espère que tu l’aimeras ».
Un
intense, je l’ai déjà dit.
Il
a descendu les escaliers du chalet du lac, ses yeux se sont mis à pétiller en
me voyant, ça paraissait qu’il était content. Je suis partie à rire et lui
aussi. Il m’a mis la main sur la hanche, m’a dit que c’était vraiment beau le
vert sur mes yeux. On a été mettre son sac dans ma voiture et on est allé se
promener. Pas très grand, musclé, accent français un peu fatigant car peu viril
pour moi, volubile, aussi beau que sur ses photos. Il a presque 40 ans mais
semble en avoir 15 de moins, génétique oblige. Il saute du coq à l’âne, parle
vite, bouge beaucoup.
Je
le regarde aller avec un sourire en coin. Il ne ressemble pas du tout aux gars
que j’ai eu dans ma vie, des hommes posés, calmes et réfléchis. Il est comme un
poulet qui saute partout et qui se pose milles questions. Il s’analyse beaucoup
aussi.
J’ai
l’air de la fille qui a mille ans de vie et qui est sur les calmants, à côté de
lui, c’est tout dire! En général, c’est plutôt le contraire que je vis.
Il
n’arrêtait pas de me dire comment il aimait la façon que j’avais de bouger, mes
cheveux devant mes yeux, mon style…bref, il verbalisait sans pudeur.
Trop c’est
des fois comme pas assez mais bon…c’était lui.
On
marchait comme si nous étions un couple d’amoureux qui se fréquentait depuis un
bout, bras dessus, bras dessous. En croisant un groupe de coureur, il me dit
« on va leur faire un show » et il me prend dans ses bras en me
faisait virevolter. « love is in the air » de lancer une coureuse.
J’ai
ri. Il a un corps harmonieux et une peau incroyable. Un vrai de vrai beau mec
comme on se retourne sur la rue quand ça passe.
(...)
(...)
On
est allé prendre un chocolat chaud.
En
plein milieu d’une phrase, il m’a coupé pour m’embrasser.
Agréable
naturellement. Il sent bon, propre et délicat.
On
a continué de se frencher un peu dans ma voiture.
C’était
bien mais pas trop clair ce qu’il voulait faire après.
Il
semblait avoir envie de finir des trucs, de rentrer chez lui, n’avait pas l’air
super à l’aise sur les plans à venir. Dur de le saisir pour vrai, je le sentais
comme s’il avait envie de s’enfuir. Je n’ai pas insisté et je suis allée le
raccompagner à sa voiture. On se reverra une autre fois que je lui ai dit.
Ou
peut-être pas, que je me suis dit.
Il
m’a texté presque tout de suite pour me dire qu’il avait hâte d’arriver chez
lui pour m’écrire, qu’il allait manger avant pour absorber notre si belle
rencontre, qu’il capotait et qu’il s’excusait un peu d’avoir eu l’air de
vouloir partir. Il ne se sentait pas super bien, s’était brulé la langue solide
avec son café le matin, était fatigué de sa journée, préoccupé par son voyage. Il
s’ennuyait déjà de moi et travaillait pour mettre en ligne « ma »
photo, ce qu’il a fait un peu plus tard.
Suis allée courir.
On s’est appelé ensuite en soirée.
Par
la suite on s’est échangé des textos.
Beaucoup.
Très
enthousiaste, bien plus que moi mais ça, compte tenu de mon peu d’ouverture
amoureuse, c’est normal.
Il m'a écrit des trucs intenses, que j’incarnais l’essence
de toutes les femmes (!!), qu’il ne comprenait pas cette envie qu’il avait à la
fois de me dominer et se blottir dans mes bras, que cela ne lui ressemblait
pas, qu’il me parlait comme si j’étais sa conjointe ou une amie de longue date,
que de bruler autant pour quelqu’un lui ressemblait peu (!!), qu’il s’ennuyait
déjà de moi, que j’étais une femme unique, qu’il ne voulait pas devenir trop
cérébral mais ne voulait pas non plus se perdre comme avant, que je n’étais pas
n’importe qui, qu’il ne voulait pas me faire peur avec son intensité.
Je
lui ai répondu de se calmer. Que je n’avais pas peur de lui, que je n’allais
pas tomber amoureuse de toute manière, qu’on allait vivre un bon moment à la
fois et qu’il arrête un peu de s’énerver et de réfléchir.
Un
intense, je l’ai déjà dit?
(…)
Naturellement,
la photo est magnifique.
Il
utilise une technique qui fait ressembler les photos à des véritables aquarelles.
Il
vend ça cher pour vrai.
Elle porte mon nom, cette photo.
Suis
flattée pareil.
Il
est habile, tout de même et je suis loin d’être naïve, ou je me donne peu de
marge pour l’être.
Je
crois peu en la sincérité des gars sur des sites de rencontre. C’est de même.
Ça me prend du temps pour penser qu’ils sont vrais.
Lui
encore plus que les autres.
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