jeudi 29 octobre 2015

Jo la suite...



Il voulait me revoir avant son départ.
Mais avait un horaire chargé et se sentait mal de « m’ensardinner » (comme il l’a si bien dit) entre deux évènements.

Moi, ça me convenait assez bien.
Je ne ressentais pas cette impétuosité de le voir longtemps, de toute manière.

On s’est donc revu samedi.
Il avait quelques heures de libre et il est venu me rejoindre, en retard, au café où je corrigeais.

Je suis allée chez lui après.
On a bu un verre ou deux.
Du rhum gaspésien.
Notre préféré à tous les deux.
Il n’arrêtait pas de dire qu'on était tellement pareil, lui et moi.
Qu'il se voyait et se retrouvait en moi. 
Que j'étais lui, mais en fille.

Moi, je ne trouvais pas tant.
Au fait, je ne trouve toujours pas ça tant du tout.

Mais, je m'en fiche un peu.

Il est étrange pour vrai.
Il avait cette envie qu’on se raconte une histoire à deux voix en se donnant un lieu, une couleur et un sentiment. Comme un genre de dialogue fictif, installés sur des tabourets dans sa cuisine.
Il a comme ce besoin de construire des fantasmes, de placer des choses, d’anticiper cérébralement. Il a ce besoin de placer le décor, de mettre en scène.
Déformation professionnelle?

Pas vraiment mon genre mais moi qui cherchait du différent.

J’étais servie.

Il était étonné d’avoir si envie de me toucher, lui qui se décrit comme un gars plus froid et réservé, avec les autres.
Parait qu’il a une bulle que je ne sens pas du tout.

Whatever. 

Je me suis prêtée à son jeu.

(...)

On a fait l’amour.
Au fait, on a baisé solide.
Très physique.

Sur la table de cuisine en bois, debout contre le mur, sur une chaise, sur le divan et pour finir, sur le lit.

C’est un amant puissant qui est capable de me soulever à califourchon et de me faire l’amour comme ça.

Très sportif comme séance.

Beau corps.

Il parle beaucoup, il verbalise.

On a jouit en même temps la première fois et il a continué presque sans arrêt pour les deux fois suivantes.

Puissant, je l’ai déjà dit?

(...) 

Il avait une soirée pour le départ d’une amie. 

Il a pris sa douche et je me suis rhabillée.

Je suis partie avant lui, il a trouvé ça drôle.

À la prochaine? qu’il m’a lancé alors que je refermais la porte.

Je suis partie à rire, en guise de réponse.

Vais-je le revoir?

Je n’ai aucune espèce d’idée.
Je ne sais même pas si ça me tente.

Je ressens peu et dans un sens, c'est reposant.
De toute manière.
J'ai l'impression d'avoir déjà ressenti pour mille ans.

(...)
On s’est réécrit.

Moins.

Il m’a appelé, un soir, du resto où il se trouvait car il avait besoin de mon regard extérieur sur une situation qui lui arrivait.

Il est un peu immature dans ses réactions avec les autres, un peu nombriliste aussi, ça me fait sourire. 

Il avait envie que je vienne prendre un dessert avec lui et qu’on fasse dodo ensemble. Il était passé 10 heures, il aurait fallu qu’il y pense avant.

Je n’ai même pas eu le gout de sauter dans mon auto pour aller le rejoindre, ce que j’ai déjà fait avec d’autres.

C'est reposant.
Je l'ai dit?

Il quitte demain pour deux semaines, comme une genre de retraite sans contact avec l’extérieur et pour travailler sur sa prochaine exposition dans un autre décor.

On verra bien, à son retour, s’il y a encore des bouts de route à faire ensemble.

(…)

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